« Un livre de martyrs américains » Joyce Carol OATES.


Dans une petite ville de l’Ohio, se trouve le Centre des femmes, hôpital dans lequel Dr Augustus Woorhees pratique des avortements. Devant le centre, un groupe d’anti-IVG constitué d’hommes et de femmes brandit des pancartes, dénonce et harcèle les médecins et les femmes qui s’y rendent. Un jour l’un d’entre eux s’avance arme à la main et tue froidement Dr Woorhees. Oates se propose alors de raconter, en alternant les chapitres, le parcours des deux hommes, mais aussi les conséquences de cet assassinat sur leur famille.

Tous les deux pères de famille, Luther et Augustus sont des hommes de convictions, des convictions totalement opposées. Oates ne prend pas parti, elle présente sans jugement leur cheminement. Après avoir dénoncé les conditions carcérales dans Carthage, ou le racisme dans plusieurs de ses romans comme Fille noire, fille blanche, l’auteure américaine traite du sujet brûlant de l’avortement. Bien que ce sujet soit largement polémique aux Etats-Unis, encore plus depuis l’arrivée de Donald Trump à la tête des USA, Oates situe son roman de la fin des années 90 à février 2012. Une fois encore, Oates montre les revers de la médaille, la face sombre de l’Amérique.

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« Le Petit paradis » Joyce Carol OATES.


Un nouveau roman de Joyce Carol Oates est toujours une bonne nouvelle. Aussi quand j’ai appris la sortie du Petit paradis, je me suis ruée en librairie. D’autant que le sujet était très prometteur : une dystopie, genre auquel Oates s’est peu frottée.

En 2039 aux Etats-Unis, devenus les Etats d’Amérique du Nord (EAN), un gouvernement totalitaire s’est installé avec tout ce que cela entraîne : surveillance à outrance ; livres interdits ; suspicion portée sur les intellectuels… Adriane Strohl est une brillante étudiante, fille d’un médecin devenu IM (Individu Marqué) et nièce de Tobias qui, après avoir organisé une manifestation pour la liberté d’expression a été Supprimé. Major de sa promotion, Adriane va franchir la ligne rouge lors de son discours à la remise des prix. Elle se fait arrêter puis exiler…. en 1959.

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Bilan de lecture mensuel : Avril 2019.


En ce premier jour de mai, au son des clochettes du muguet, il est l’heure de faire le bilan de mes lectures. Des lectures un peu moins importantes que le mois dernier, mais qui ont été particulièrement agréables et intéressantes. On peut juste regretter que le fait que je ne suis parvenue à ne sortir que deux livres de ma PAL.

Ce mois-ci donc j’ai lu trois polars, un roman et un livre d’entretiens.

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« Paysage perdu » Joyce Carol OATES – Rentrée Littéraire 2017


Il me fallait bien un livre de Joyce Carol Oates pour rompre le silence de ce blog. Pourtant durant ce mois et demi d’absence, j’ai lu de bons romans dont je vous parlerai sans doute dans les jours à venir car ce serait dommage de n’en pas parler, mais pour Paysage perdu en parler est un besoin.

Joyce Carol Oates est l’écrivain contemporain qui tient une place centrale dans mon musée personnel. Je l’ai découverte à peu près en même temps que j’ai ouvert ce blog et c’est d’ailleurs grâce aux blogs que j’ai commencé à la lire avec le roman Nous étions les Mulvaney qui fut un réel choc littéraire. Depuis j’ai lu plus d’une dizaine de ses œuvres (romans et nouvelles) et il m’en reste sans doute plus du triple à lire tant elle est prolixe. Paysage perdu n’est pas un roman, mais n’est pas non plus réellement une autobiographie comme elle s’en explique dans la postface :

« Le premier principe pour écrire des souvenirs est la « synecdoque ». Une partie symbolique est choisie pour représenter le tout. » (p.413) ; « nos vie ne sont pas des romans, et les raconter comme des récits revient à les déformer. » (p.411).

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« Dire, ne pas dire : du bon usage de la langue française – volume 3 » par l’Académie Française


dire-ne-pas-direL’Académie Française, il y a cinq ans, ouvrait une rubrique « Dire, ne pas dire » sur son site. Sa volonté, comme l’explique Yves Pouliquen dans la préface était d’ « ouvrir une rubrique où l’on mettrait […] des emplois fautifs, des extensions de sens abusives, des néologismes et anglicismes qui envahissent les ondes, la presse et la conversation, ce qui se disait et ce qu’il fallait dire. » Les volumes 1 et 2 proposaient un large éventail de ces rectifications toutes très enrichissantes. J’avais d’ailleurs écrit une chronique sur le volume 1.

Ce volume 3 reprend le même principe, mais présente une nouveauté. Il répond également à des questions plus générales sur la langue française, comme la féminisation de la langue, l’importance de l’étymologie, etc.

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Un livre dans la boîte ! #5


un livre dans la boîteDe nouveaux livres ont atterri dans ma boîte ces derniers jours. Des romans très différents, que je suis ravie de vous présenter avant lecture. Peut-être que, comme moi, vous aurez envie de les découvrir à votre tour.

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Un livre dans la boîte! #4


un livre dans la boîteJ’avais lancé cette rubrique au printemps dernier et puis je me suis laissé rattraper par les impératifs de ma vie de prof. Pour cette nouvelle année, j’ai envie de la relancer, histoire de vous faire saliver, de vous donner envie de découvrir les romans que je reçois dans ma boîte aux lettres. Pour mieux comprendre cette rubrique je vous laisse relire ma chronique d’origine.

Six romans très différents destinés à des lecteurs divers ou à ceux qui, comme moi, aiment varier les plaisirs. Ces romans me sont parvenus de trois maisons d’édition : Le Diable Vauvert ; L’Ecole des loisirs, Calmann Lévy, Philippe Rey et JC Lattès.

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« Cognitum » Stefan PALK – Rentrée Littéraire 2016 – #9


palk-cognitumCognitum nous plonge dans un futur qui ne serait pas si loin du nôtre. Dans cet avenir proche, les technologies se sont développées et de nombreuses recherches sont faites sur le cerveau et son extension. Tout commence par la mort d’une jeune femme. Son cerveau a explosé alors qu’elle jouait à jeu en trois dimensions. Le lieutenant de la PJ, Yann Braque est chargé de l’affaire. Parallèlement, Maxime Barelli, capitaine des forces spéciales, est envoyée en mission en Afrique : un commando de l’armée a été dessimé de façon extrêmement violente, voire barbare.

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« Daddy Love » Joyce Carol OATES


Oates daddy loveIl faut toujours un certain courage pour se lancer dans un roman de Oates, accepter le choc à venir, accepter d’être tiré de notre confort de lecteur. Lire Oates n’est pas confortable, elle entraîne le lecteur dans les noirceurs de l’âme humaine sans même nous offrir une identification possible à tel ou tel personnage, sans même nous laisser un petit espoir.

Dans Daddy Love, l’auteure américaine nous entraîne dans la pire noirceur où l’innocence d’un enfant n’est pas même épargnée. Robbie, cinq ans, est enlevé sur le parking d’un centre commercial. Arraché à sa mère qui tente tout pour arrêter le kidnappeur, l’enfant va vivre l’enfer pendant six ans aux côtés de Chet Cash, pasteur itinérant, intégré et reconnu au sein de sa communauté. Oates s’attaque aux fausses apparences. Tous les personnages de ce roman sont des Janus : ils ont deux visages, voire deux noms, comme Robbie qui deviendra Gideon Cash durant sa captivité.

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Premières Lignes … #8


premières_lignesRendez-vous initié par Malecturothèque

Ce matin j’ai entamé le dernier roman de Joyce Carol Oates,  j’ai donc décidé de vous en donner à lire les premières lignes. Lorsque j’entame la lecture d’un roman d’Oates, je suis immédiatement propulsée dans l’intrigue et toujours fascinée par son style et ses trouvailles narratives. Pour ce roman par exemple, les quatre premiers chapitres racontent le même évènement, on retrouve les mêmes phrases, mais chaque chapitre est construit différemment et en dit plus que le précédent sans pour autant changer le point de vue.

Je vous laisse découvrir les Premières lignes du chapitre premier …

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