« Le Dernier enfant » Philippe BESSON.


Ma première rencontre avec Philippe Besson et son roman L’Arrière saison fut assez désastreuse. Le style m’avait fortement rebutée et j’avais mis de côté cet auteur. Alors pourquoi me suis-je lancée dans ce nouveau roman paru en janvier ? Pour son sujet.

Le roman se propose de raconter, l’espace d’une seule journée, le départ de la maison du petit dernier. Théo part s’installer dans un studio à quelques kilomètres de la maison familiale pour entamer ses études supérieures. Du matin de ce départ jusqu’au soir, on suit les pensées, les souvenirs, les angoisses de sa mère, Anne-Marie. Ce départ est un réel déchirement, un drame intime qui entraîne Anne-Marie dans un état dépressif. Toute la journée elle scrute les moindres gestes de son fils : du dernier petit-déjeuner qu’elle lui prépare jusqu’au moment de la séparation qu’elle essaie de retarder coûte que coûte.

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Bilan mensuel de lecture : Septembre, Octobre, Novembre 2018.


Préparez-vous, ce bilan récapitulatif risque d’être un peu long. Je vous conseille de vous installer confortablement dans votre canapé, sous un plaid chaud et doux, de vous faire un bon thé (parce que c’est stimulant, c’est bien connu) et de vous laissez porter… Vous y êtes ? … Alors on peut commencer !

N’ayant pas publié de bilan mensuel depuis le 1er septembre, date à laquelle ma vie personnelle, comme chaque année, est mise entre parenthèses (merci l’éducation nationale) je vais donc vous faire une récap. de mes lectures sur ces trois derniers mois. Trois romans seulement ont été chroniqués, mais je ne désespère pas… non, non, non. J’y crois, un jour, je serai à jour dans mes chroniques.

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« La Purge » Arthur NESNIDAL – #RL2018


C’est son sujet qui m’a donné envie de lire ce roman : « un étudiant décrit le quotidien d’une année d’hypokhâgne ». J’aime les romans qui parlent de l’école, du lycée, de la fac. Mais très vite, des amies sur les réseaux sociaux m’ont fait douter avant même le début de ma lecture. Et ce doute s’est confirmé dès les premières pages tournées !

« La Purge » est un premier roman d’un jeune homme de 22 ans comme la 4e de couv. prend soin de nous le dire, sans que l’on sache trop pourquoi d’ailleurs. Est-ce une façon de l’excuser ? Parce que franchement, ce roman porte bien son titre. Sans faire de mauvais jeu de mots (que d’autres ont dû faire avant moi, j’en suis sûre), lire ce roman est une véritable purge. Malgré tout, j’ai tenu bon jusqu’à la dernière page.

L’auteur, malheureusement, ne sert pas son sujet. Les professeurs, les étudiants, jusqu’au lycée lui-même sont caricaturés, on ne trouve que des êtres abjectes, des portraits noirs. L’excès de noirceur, l’hyperbole, conduit à douter. J’entends l’exigence excessive, l’humiliation de certains professeurs, mais même Zola, dans ses romans les plus noirs, ouvre des fenêtres vers l’espoir. Ici tout est négatif, rien ne survit, même pas la littérature. Contrairement à ce que nous vend la quatrième de couverte, je n’ai pas eu l’impression de lire « le quotidien » d’un étudiant, mais plutôt des descriptions sans fin, alambiquées, dans lesquelles on se perd, noyé dans une prose qui s’écoute écrire.

Dans cette écriture ampoulée, boursouflée, certes on ressent des accents zoliens (oh le beau registre épique !), hugoliens (le lyrisme, c’est sûr ça en jette !), mais si Zola et Hugo écrivaient ainsi (enfin en mieux) c’était pour coller à leur époque. Et il est bien dommage qu’un auteur de 22 ans écrive encore ainsi au XXIe siècle. Le jeune homme a des lettres, ça se sent, trop même, ça manque de digestion. Chaque époque doit trouver son écriture. Les romantiques voulaient écrire autrement pour mieux représenter leur époque. Le style de l’auteur ici finalement contredit même son propos en faisant de sa prose une écriture qui se veut élitiste. Reprocher aux professeurs de khâgne d’être pédants et écrire de façon pédante, me semble contradictoire. Et c’est, je crois, le principal reproche que je ferai à ce roman.

On pourra dire que ce sont les défauts d’un premier roman, certes. On attendra donc un prochain roman, pour confirmer ou infirmer.

« Magda » Mazarine PINGEOT.


J’ai commencé à vouloir découvrir les romans de Mazarine Pingeot après l’avoir vue et surtout entendue dans l’émission « ça balance Paris » sur Parie Première. J’ai très souvent apprécié ses jugements, sa façon défendre ou de critiquer un roman. J’étais donc ravie de découvrir que son roman Magda faisait partie de la sélection du 41e Prix des Voyageurs Lecteurs. Belle occasion de découvrir sa plume.

Un couple, Alice et son compagnon, a été arrêté pour sabotage d’une voie ferrée et inculpé pour terrorisme. Mais le cœur de l’histoire repose sur le personnage de la mère d’Alice, Magda. Elle qui avait choisi de se terrer dans un petit village de montagne, devient la mère d’une terroriste et voit sa vie totalement bousculée. Le couple étant emprisonné, Magda garde sa petite fille chez elle.

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« Les Indociles » Murielle MAGELLAN – Rentrée Littéraire Janvier 2016


magellan les indocilesN’oublie pas les oiseaux, précédent roman de Murielle Magellan avait été un réel coup de cœur, une révélation profonde. La publication de son nouveau roman m’est donc apparue comme la promesse d’un moment de lecture intense.

Olympe, au nom si symbolique, est une femme indépendante, don juan au féminin comme nous le susurre la 4ème de couv. Elle tient une galerie d’art renommée à Paris, vit pour son métier, prend et consomme les hommes, comme une drogue, les femmes aussi parfois. Froide et décidée, autoritaire, rien de ne lui résiste vraiment. Jusqu’au jour où deux hommes radicalement différents vont croiser son chemin : un vieux peintre de Perpignan qui eut son heure de gloire, Solal (référence à Albert Cohen ?) et Paul, un scientifique tout ce qu’il y a de normal : marié, heureux en ménage et père de deux enfants. (suite…)

« Le Cercle des femmes » Sophie BROCAS (Rentrée Littéraire 2014 #1)


brocas le cercleA la mort de son arrière-grand-mère Alice, la narratrice, Lia, jeune femme d’une vingtaine d’années, aide sa mère, Agnès, et sa grand-mère, Solange, à ranger et trier les affaires de son aïeule. La maison dévoile les souvenirs de son enfance, mais c’est quand Lia découvre une lettre et des carnets rédigés par Alice qu’elle prend conscience d’un secret de famille qui remonte aux années 50 et qui semble avoir conditionné, de façon inconsciente, leurs relations aux hommes.

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« N’oublie pas les oiseaux » Murielle MAGELLAN (Rentrée Littéraire Janvier 2014).


magellan couverture les oiseauxIl y a des romans que l’on choisit sur une belle couverture, que l’on ouvre sans savoir à quoi s’attendre, dont on ne connait pas l’auteur et qui soudain, vlan, sans crier gare vous propulse en vous-même, soulève un voile, comme ces draps blancs dont on recouvre les meubles d’une maison abandonnée pour les protéger de la poussière et que l’on fait voler quand on ose revenir dans ce lieu déserté. Le roman de Murielle Magellan a fait s’envoler mes draps blancs.

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« Vertiges » Lionel DUROY – Rentrée Littéraire 2013.


duroy vertigesLionel Duroy est un auteur dont j’avais bien sûr entendu parler, sans pourtant l’avoir jamais lu, la parution de son nouveau roman s’offrait donc comme une invitation à la découverte. Avant de l’ouvrir, et une fois n’est pas coutume, j’ai eu l’occasion de l’entendre parler de ce roman, Vertiges, lors d’une émission de La Grande Librairie. J’ai donc appris que ses romans s’inspiraient beaucoup de sa vie, voire étaient des auto-fictions ; j’ai également appris qu’il était question, dans ce roman, de ses amours ou plus exactement de ses ruptures amoureuses.

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« Notre Mariage » Christophe MOUTON


Mouton notre mariageÉtait-ce un hasard ? Ce roman m’a été prêté par Audrey du blog Appelez-moi Madame lors du salon du livre de Paris, en mars. Roman idéal pour le nouveau challenge que j’ai lancé dernièrement : Marry me !. Roman court, une petite centaine de pages, lu hier après-midi.

Le narrateur est invité au mariage de son ex historique. Il s’y rend, sans trop savoir pourquoi, ou plutôt si pour la voir dire oui à un autre et pouvoir la faire sortir de sa vie. Le roman est partagé en deux parties : le récit de la cérémonie à la Mairie et de la soirée ; et le retour à Paris qui est aussi l’occasion de revenir sur leur histoire passée.

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