« 1001 activités autour du livre » Philippe BRASSEUR


1001 activités autour du livre couvertureVoici un livre gigogne, un livre qui parle des livres et de la lecture, un livre pour donner envie de lire. Destiné aux adultes à l’usage des enfants, ce manuel est à mettre entre les mains des parents, des enseignants, des bibliothécaires et de toutes les personnes en relation avec les enfants et les livres.

Cette nouvelle édition très imagée, ludique, divisée en 10 chapitres est une vraie mine pour occuper nos enfants tout en leur transmettant l’envie de lire et leur faire découvrir l’univers fabuleux des livres et des histoires.

Dix chapitres donc que si déclinent autour de l’envie de lire, de la découverte de l’objet livre, des activités autour de la lecture, des illustrations, de l’imagination, etc. Ces activités s’adressent aux enfants dès l’âge de 2 ans et jusqu’à 8 ans. Une belle façon de dédramatiser l’apprentissage de la lecture en optant principalement pour le plaisir de la découverte et du jeu. Rendre le livre et la lecture accessibles, faire de cet objet parfois un peu intimidant, un merveilleux jouet, un pont vers des aventures fabuleuses, tel est sans doute l’objectif de ce manuel. (suite…)

« Les 7 boules de cristal » et « Le Temple du soleil » HERGE


Hergé les 7 boules et temple du soleilLire les aventures de Tintin et Milou est un plaisir régressif me concernant. J’ai ramené ces deux BD du Salon du Livre, destinées originellement à Antoine et plus tard à Eliot, je les ai lues un soir où j’étais particulièrement fatiguée d’avoir arpenté les allées bondées du Salon. Installée dans mon canapé, je les ai lues alors même que j’en connais presque les moindres détails. Les BD de Tintin sont des lectures que nous nous transmettons de père en fils. C’est mon père qui a commencé à les offrir à mon frère quand il était enfant, puis il les a offertes à son propre fils, puis je les ai offertes à mes fils. Une vraie transmission familiale, une sorte de Madeleine de Proust pour mon frère et moi.

Les 7 boules de cristal pourtant est un album qui me faisait très peur quand j’étais enfant. La momie reprenant vie et entrant par la fenêtre des chambres me terrifiait. C’était l’album que je relisais le moins tant cette momie et sa malédiction m’angoissaient. Bien sûr les années passants, cette momie a petit à petit perdu de son aura sur moi, mais je ne peux lire cette BD sans me rappeler cette appréhension que je ressentais alors.

Lors d’une expédition en Amérique du Sud, sept explorateurs ramènent une momie Incas. Petit à petit, ces scientifiques sont les sujets d’un mal mystérieux qui les plonge dans un étrange état léthargique. Très vite, Tintin fait le lien avec la momie, Rascar-Capac, mais c’est quand son ami Tournesol disparaît que les choses prennent un tour plus dramatique.

Dans cet album les trois principaux personnages d’Hergé sont réunis : Tintin, Haddock et Tournesol. Au commencement Haddock est présenté comme un véritable gentleman farmer, avec monocle et costume de tweed. Mais son emportement et ses gros mots rappellent bien le capitaine au long cours. La disparition de Tournesol le plonge dans un état dépressif qui montre toute l’affection pour ce vieux Tryphon, même si la plus part du temps les rapports entre le capitaine et le scientifique sourd oreille entraînent pas mal d’énervement de la part de Haddock. Tintin, quant à lui, est égal à lui-même, sérieux, réfléchi

Hergé le temple du soleilDans Le Temple du soleil, (suite des 7 boules de cristal), nous retrouvons nos héros en Amérique du Sud, sur les traces du temple Incas et à la recherche de Tournesol. Cet album est beaucoup plus léger et les scènes entre Haddock et les lamas sont des scènes d’anthologie dans notre famille. Hergé, en faisant de Tintin un reporter globe trotter, emmène toujours ses lecteurs dans des pays lointains.

Marches harassantes dans les montagnes, découvertes des souterrains du Temple, des coutumes incas, en font un album dépaysant, même si parfois le rire se fait au dépend des Incas et de leurs croyances. On peut regretter un dénouement un peu facile aux coïncidences un peu grossières, mais ce que j’aime surtout dans ces albums de Tintin réside dans l’humour et notamment dans le comique de Haddock.

Je suis loin d’être une experte en BD, et la facture classique des aventures de Tintin peut paraître aujourd’hui dépassée, mais qu’importe, comme je le disais au début de ce billet, mon plaisir de lire Tintin va au-delà.

BD lu dans le cadre du Challenge Petit Bac 2013 (cat. Phénomène météorologique, SOLEIL).

challenge Petit Bac 2013

Salon du Livre de Paris 2013 : Samedi 23 Mars


salon-livre-paris-2013-22-25-marsTroisième jour de salon… quand on aime…

Ce matin encore Miss Bouquinaix m’accompagne ainsi que mon Antoine. Mais la Miss nous abandonne à Chatelet, nous promettant de nous rejoindre plus tard. Antoine et moi arrivons sur le salon vers 13h. Un monde fou dans le salon, les allées sont noires de monde. Plusieurs rendez-vous sont au programme aujourd’hui.

Antoine souhaite que je lui achète le tome 3 du Journal d’un dégonflé. Croyant au départ que cette série est éditée par Nathan, nous cherchons le stand. Nos recherches nous amènent à proximité de Robert Laffont. Une foule compacte stationne. Le perchiste du Petit Journal est dans le tas. Je devine une personnalité et très vite je comprends qu’il s’agit de Marc Lévy. Je suis ébahie devant la longueur de la file d’attente en accordéon pour les dédicaces et la foule qui s’est massée pour l’apercevoir :

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Et ce qui est encore plus fou est que cette foule fut sans cesse renouvelée, puisqu’à 15h45 il y avait toujours autant de monde sur le stand. Bref ! Tout ça pour dire que le stand Nathan-Bordas cette année ne présentait aucun livre, mais des tablettes : déception. C’est Chrystel, l’attachée de presse de Robert Laffont, que nous rencontrons sur le stand, qui nous donne l’info. Finalement, après recherches, nous découvrons que Le Journal d’un dégonflé est édité par Le Seuil.

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Antoine trouve son bonheur.

Nous allons ensuite sur le stand Casterman, où nous nous en donnons à cœur joie. Les livres commencent à s’accumuler. Nous apercevons Lorent Deutsch en dédicace : barbu et chevelu !

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En repartant nous tombons sur le début de l’émission de Denis Cheissoux, Co2 mon amour, en direct sur le stand de Radio France. Cela permet à Antoine d’assister à une vraie émission de radio et le voilà qui se transforme en photographe :

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Il est 14h30, la dédicace de Jean-Philippe Blondel sur le stand Actes Sud Jeunesse va commencer. Lorsque nous arrivons devant sa table, une jeune femme brune, souriante avec un beau pull jaune attend également en feuilletant les livres pour ado. Je fais de même, quand la jeune femme se penche vers moi et me dit : « On se connait, tu es George ? », étonnée je réponds que oui : « Je suis Audrey du blog Appelez-moi madame » ! Quelle belle surprise ! Je suis ravie de la rencontrer, appréciant ses commentaires sur mon blog. Les papotages commencent à vitesse grand V. Nous patientons donc ensemble, Jean-Philippe Blondel se fait attendre et finit par arrivé. Toujours égal à lui-même, souriant, il plaisante sur son périple en RER. Audrey a finalement opté pour Blog et lui fait signer en cachette 06h41. C’est mon tour. J’ai choisi Brise-glace. Pendant qu’il écrit, Audrey lui glisse que c’est grâce à mon blog qu’elle a découvert ses romans, ça c’est fait 😉 ! Petite séance photo pour immortaliser le moment.DSCN1584

Maintenant que nous sommes trouvées avec Audrey, nous ne nous lâchons plus ! Petit tour sur le stand d’Actes Sud, histoire d’alourdir un peu plus les sacs. Antoine prend un livre énigme et je craque pour un roman d’Anne Percin repéré déjà hier.

15h, c’est l’heure de rejoindre Chrystel de chez Robert Laffont qui se proposait de nous présenter les prochaines parutions susceptibles de nous intéresser. Outre la queue pour la dédicace Marc Lévy, une nouvelle queue s’est formée pour celle de Jean Teulé. L’homme est grand et je constate qu’il fait encore plus penser au Président de Groland. Chrystel nous rejoint avec son plateau de bonbons qui a fait le bonheur d’Antoine. Elle nous parle des romans, l’un à l’ambiance Downton Abbey, l’autre mettant en scène Virginia Woolf et dont l’auteur est Stéphanie Barron connue pour ces romans policiers dont Jane Austen est le personnage principal. Les blogueuses tardent à venir, nous poursuivons notre conversation, parlant de Marc Lévy, de sa popularité, de l’importance de tels auteurs gros vendeurs pour faire vivre d’autres moins connus. Finalement Miss Bouquinaix nous rejoint, mais il est déjà l’heure de la rencontre de blogueurs. Avant, il nous faut un remontant, vous savez un produit dangereux pour la santé ! Après nous être fait refouler à une sortie, nous parvenons à corrompre un autre agent de sécurité. Audrey et moi ne cessons d’aborder mille et un sujets, perso ou plus liés à notre vie personnelle. Les liens se resserrent. EN cours de route nous avons perdu la Miss qui du coup à filer sur le stand de Buchet Chastel pour tenter de faire dédicacer un livre à Blondel, décidément !

Quand nous arrivons au lieu de rendez-vous de la rencontre des blogueurs, beaucoup sont déjà arrivés. Je retrouve la fine équipe de Vendredi Lecture (Pauline, Nathalie, Lili Galipette est comme le furet, elle est passée par là elle repassera par ici!), Sophie et Kevin, les organisateurs de cette rencontre, Miss G, Charlotte l’Insatiable, Laurence , Claire Roig, Ariane Charton, Sharon, Antoine, la Miss Bouquinaix (qui arrive avec trois livres en plus et trois dédicaces célèbres), et j’en oublie sans doute !

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Soudain, SophieLit nous ramène Foenkinos, si si, himself ! Grand, tout maigre, souriant et plutôt très sympa, il reste quelques minutes avec nous avant de se rendre à une dédicace.

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Inutile de vous dire que je n’ai pas été la seule à sortir l’appareil photo, c’était même assez drôle de nous voir faire !

Tout le monde papote dans tous les coins. On passe de l’un à l’autre, on se raconte notre salon. Les filles de Vendredi Lecture annoncent la naissance de leur Association, ça rigole plus maintenant les filles ! On retrouve certains vus l’an dernier, on en découvre d’autres (contente de t’avoir rencontré Antoine !). Pendant ce temps, Antoine joue sur mon téléphone ou lit.

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Antoine a été bien sage durant tout le salon. Fier quand on le reconnaissait depuis son billet sur Le Journal d’un dégonflé, il est entre dans le cercle prestigieux des blogueurs !

Pour finir en beauté ce salon, nous suivons Sophie Andriansen qui va dédicacer son dernier livre : Quand nous serons frère et sœur sur le stand de la petite maison d’édition Myriapode. Là je fais la connaissance d’Ella Balaert dont j’avais tant aimé le roman sur George Sand et Nohant, me voilà lancer dans un éloge endiablé. Antoine est à nouveau repéré, décidément c’est une star ce garçon !

Mais il est temps de partir. La perceptive du long trajet en métro et RER ne me réjouit guère, tant j’ai mal aux pieds, mais en compagnie de la Miss, finalement, nous l’avons à peine vu passer.

De retour à la maison, je suis trop fatiguée pour avoir le courage d’ouvrir l’ordi. Après un repas vite avalé, je m’affale dans le canapé et me mets à lire Tintin.

Résultats des courses :

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Livres pour les enfants

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Livres pour moi

Rencontre avec Marilou Aznar, auteure de « Lune Mauve : la disparue ».


aznar marilou portraitSamedi dernier, j’ai été conviée par les Editions Casterman à une rencontre avec Marilou Aznar, qui vient de faire paraître son premier roman Lune Mauve : la disparue dont je vous ai parlé la semaine dernière.

Cette rencontre s’est tenue dans un salon de thé près de la rue Montorgueil et rassemblait plusieurs blogueuses qui, comme moi, avaient eu la chance de lire en avant première ce roman fantasy pour ado. Ce fut l’occasion de retrouver Sophie Hérisson et Liyah et de passer quelques heures ensemble, mais aussi de faire la connaissance de Faelys venue sans ses madeleines et de beaucoup d’autres, comme Marion ou Nodrey (pardon je n’ai pas  noté tous les blogs et ma mémoire est défaillante!).

Marilou Aznar était aussi intimidée que nous au début ce qui nous a finalement tous mis à l’aise assez vite. Il faut dire que voir débouler autant de blogueuses en folie doit être un peu impressionnant ! Cette rencontre fut très riche en échanges, les questions étaient nombreuses et Marilou Aznar s’y est pliée avec gentillesse, prenant le temps de nous expliquer son parcours professionnel, puis son travail d’écrivain, ainsi que ses inspirations pour son roman.

Nous avons donc pu en apprendre plus sur la création du monde de la Lune Mauve, mais aussi sur les personnages et sur les deux prochains tomes prévus, le second en mai-juin, le troisième en octobre-novembre.

Pourquoi l’écriture ?

Marilou Aznar écrivait et lisait beaucoup quand elle était enfant. Par la suite, son parcours professionnel dans le monde de la musique l’a un peu éloignée de l’écriture, c’est un nouveau job comme traductrice de dialogues de séries ou de films, qui l’a ramenée à l’écriture.

Pourquoi un roman pour ado ? Pourquoi l’imaginaire ?

Pour Marilou Aznar, la période de l’adolescence est sans doute la période la plus riche en émotions, des émotions qui marquent peut-être davantage que celles de l’âge adulte. Tout est nouveau et plus intense. Le personnage de Séléné s’est donc imposé de lui-même et c’est à partir de lui que s’est construit l’intrigue.

Toujours attirée par l’imaginaire dans ses lectures (Science Fiction, romans gothiques, Dracula) mais aussi Wilkie Collins ou des classiques comme Balzac, Gautier (Le Roman de la momie) ou encore Dumas, elle se définit comme une lectrice éclectique qui aime tous les genres sans distinction et sans jugement de valeur.

Outre ses propres lectures, Marilou Aznar a également une passion pour toutes les civilisations anciennes : Babylone, les Mayas, les Égyptiens. Une passion qui a aussi nourri son roman.

A tout cela vient s’ajouter des souvenirs de vacances exceptionnelles sur la presqu’île de Crozon qui l’ont influencée pour situer une partie de son intrigue en Bretagne.

Darcourt, un lycée moderne

Le lycée huppé Darcourt que nous découvrons dans son roman est une pure invention, mais se nourrit autant de souvenirs que d’une certaine permanence de l’adolescence. Pour l’auteur, les ado sont toujours les mêmes quelque soit l’époque, seules changent les nouvelles technologies qui sont venues envahir les lycées aujourd’hui : d’où les mails et le blog de Scarlett dans le roman. Il paraissait impensable de parler des adolescents sans évoquer ces nouvelles technologies, d’autant que Marilou Aznar se définit elle-même comme une accro du net.

Comment ?

Il est toujours intéressant de savoir comment les auteurs travaillent et Marilou Aznar nous a donné beaucoup de précisions sur sa façon de rédiger sa trilogie. Elle le dit elle-même avec beaucoup d’humour : c’est le bordel ! Mais pas totalement quand même si on l’entend bien. Elle dit la nécessité de rédiger le début et la fin, pour savoir où elle va, même si des choses doivent changer au cours de la rédaction. Elle aime aussi rédiger les moments clefs avant de tirer des liens entre eux. Quand elle bloque sur un passage, cela lui permet d’en rédiger un autre. Son imagination étant très visuelle, elle aime s’entourer de photos ou de tableaux qui boostent son imaginaire. Elle a d’ailleurs créé un pinterest dans lequel elle a rassemblé plusieurs images importantes.

L’écriture n’est donc pas chronologique et Marilou Aznar a rédigé les trois tomes en parallèle, ce qui explique les sorties assez rapprochées des 3 tomes.

Auteure novice

Ce qui m’a beaucoup plu dans cette rencontre en plus du reste, était de découvrir une jeune femme totalement émerveillée et un peu effrayée aussi par l’aventure folle qu’elle est en train de vivre avec ce premier roman. Très humble, ne se prenant pas au sérieux, elle révèle sa peur de décevoir, de ne pas plaire, voire de traumatiser certains lecteurs en faisant mourir un de ses personnages. Elle a une réelle préoccupation du lecteur, et un réel respect aussi, ce qui est bien agréable à entendre. Ainsi avons-nous été les premières à recevoir ses dédicaces, et quand elle a sorti son petit kit acheté exprès, on aurait dit une petite fille sortant ses stylos neufs le jour de la rentrée scolaire.

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Marilou Aznar très appliquée

Une rencontre donc passionnante sur bien des points car en rencontrant l’auteur d’un roman c’est aussi tout un pan secret de la création qui est révélé et qui permet parfois de considérer les romans autrement, de mieux comprendre certaines choses et aussi de découvrir la personne qui se cache derrière les mots lus.

Merci à Marilou Aznar pour tout ce qu’elle nous a fait partager, merci à Brigitte Gautrand et aux Éditions Casterman pour cette belle initiative.

Lune Mauve : la disparue en librairie à partir du mercredi 6 mars.

aznar lune mauve

« Penelope Green : L’éventail de Madame Li », tome 3 de Béatrice Bottet


Penelope Green est de retour à Londres en attente d’une nouvelle aventure. Quand Cyprien surprend une étrange conversation dans un taverne sombre entre huit hommes patibulaires et louches, il sent qu’une nouvelle enquête se profile. Prêt à s’embarquer vers la Chine, sur un cargo de commerce, il envoie un message et un beau et ancien éventail à son amie lui demandant de le rejoindre au plus vite. D’étranges cargaisons de bibles suscitent l’intérêt et la curiosité du jeune homme.

Avant de prendre le large, Penelope se renseigne un peu sur l’éventail, organise son voyage et passe en vitesse au bureau de son rédacteur en chef, Grayson, du journal pour lequel elle travaille, le Early Morning News. Mais celui-ci n’est guère décidé à la laisser partir, et lui annonce qu’elle est en danger. Il lui intime l’ordre de rentrer chez elle et lui octroie un garde du corps. Mais c’est mal connaître Penelope que de la renvoyer dans ses foyers.

Après Londres et New-York, Béatrice Bottet envoie son héroïne en Chine au moment où commence à gronder un vent de révolte entre les conformistes et les réformistes. Penelope aborde donc la Chine à une période décisive. Elle y découvre les coutumes ancestrales et son âme de féministe à vif les appréhende d’un oeil à la fois émerveillé et critique. Comme dans les autres tomes, les missions de Penelope sont doubles : résoudre une enquête et témoigner de la condition des femmes dans les différents pays qu’elle visite.

Le roman est divisé en deux parties : le récit du voyage de Penelope et ses aventures sur le sol chinois. Comme dans le tome 2, la première partie se déroule donc sur des bateaux sur lesquels Cyprien exerce son métier de marin tout en gardant à l’oeil les huit autres marins suspects. La tension est perceptible, ça complote dans les soutes et les cabines. En Chine, Béatrice Bottet décrit la vie grouillante du port de Shanghai, le racisme des étrangers envers les chinois, le rapport de force est tangible. L’auteure explique succinctement la situation de Shanghai. Les descriptions des lieux permettent une immersion du lecteur qui découvre cette Chine du XIXème à travers les yeux de Penelope. Mais Béatrice Bottet excelle surtout dans la description des moeurs, et les passages sur la vie de la grande demeure de M. Wang est en cela passionnante. En rajoutant à cela une étrange légende, vous aurez à peu près tous les éléments en main pour vous précipiter sur ce troisième tome.

Toutefois j’ai un peu regretté une tendance que Penelope ne soit pas à l’origine des révélations. Le lecteur découvre le pot aux roses avant Penelope et nous perdons un peu le sel de l’histoire. Moins investie dans l’enquête principale, Penelope apparaît un plus au second plan et c’est Cyprien qui mène un peu plus la danse. Cette aventure est donc un peu différente des deux précédentes, mais n’en reste pas moins intéressante même si j’ai regretté également que la première partie prenne plus de place que la seconde.

Reste à savoir où nous retrouverons Penelope dans le prochain tome.

Livre lu dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire, du Challenge Lire Sous la contrainte prénom, du Challenge Victorien, sans oublier le Challenge STAR.

Merci aux Éditions Casterman.

« Arsène » de Juliette Arnaud


Juliette Arnaud vient du théâtre (entre autres), connue pour une pièce qu’elle avait co-écrite et jouée : Arrête de pleurer Pénélope. Grande bringue avec un faux air de Vanessa Paradis qui saurait sourire, elle vient d’écrire un premier roman jeunesse dont le personnage éponyme semble inspiré de sa propre personne.

Georges entre au collège. Il est plus petit que tous ces camarades, il travaille très bien, aime lire, il part donc avec pas mal de handicaps. Pour fêter son entrée en sixième, ses parents lui offrent des jumelles alors qu’il rêvait d’un micro professionnel pour s’entraîner à être commentateur sportif, comme son idole Arsène Wenger (je vous rassure il a fallu que je cherche sur Google qui était cet homme, ma culture footballistique étant assez proche du néant). En regardant, muni de ses jumelles, par sa fenêtre, il tombe sur sa jolie voisine en train de tenter d’accrocher des rideaux et jurant comme un charretier. Il tombe sous le charme, la trouve extra, fascinante à tel point qu’il la baptise du prénom de son idole : Arsène. Va alors se nouer une amitié particulière entre ce jeune garçon un brin solitaire et très intelligent, et cette jeune fille, d’une vingtaine d’années, plutôt libérée et un peu paumée.

Le narrateur principal est Georges, et l’écriture reflète son langage, ses pensées. Le lecteur plonge dans sa tête, et le style relève donc de l’oralité. Cette oralité ne m’a pas gênée, même si parfois elle est poussée un peu loin, un peu exagérée voire surfaite, mais dans l’ensemble, j’ai trouvé que Juliette Arnaud la tenait et qu’elle avait su la maintenir jusqu’au bout. Par contre j’ai été moins convaincue par certains passages en focalisation interne qui nous plongent dans les pensées de trois adultes : le prof le gym, la prof de français et le libraire. Outre le fait que ces trois personnages sont très liés, plus ou moins malgré eux, à Georges, il m’a semblé que leurs pensées et leurs interventions n’apportaient rien de plus au roman, voire arrivaient parfois comme un cheveu sur la soupe, alors que bien souvent je n’avais qu’une envie, poursuivre la lecture des aventures de Georges. J’ai bien senti que l’auteure cherchait par leurs interventions à expliciter, à rendre plus clair le mystère qui enveloppe Arsène, mais je ne suis pas sûre que ce choix narratif était le bon.

En dehors de ces quelques points, j’ai été plutôt agréablement surprise par ce roman. En premier lieu parce que ce personnage de Georges est vraiment très attachant, bien construit, on le voit réellement vivre et penser. Sa passion pour le foot, et notamment pour Arsène Wenger, le rend plus particulier, plus dense, et n’est pas juste un prétexte, mais apporte vraiment de l’épaisseur au personnage. J’ai aimé aussi tout le petit monde que l’auteur a créé, cette vie de quartier et d’immeuble, avec la fille de la concierge, le libraire Ali, le personnage un peu sombre et bizarre, même la petite Mamie à Pornic, petit village de Bretagne qui apparaît comme un Eden estival.

Le sujet principal de ce roman reste la relation entre Georges, 11 ans, et Arsène, plus de 20 ans. Indirectement ce sujet m’a fait penser au roman de Niccolo Ammaniti, Moi et Toi, que j’ai lu cet été. Parce qu’il pose un peu la même problématique, même si bien sûr ces deux romans ne sont pas destinés aux mêmes lecteurs. Comment un enfant perçoit-il, sent-il le monde adulte, qu’en comprend-il ? Mais ils vont aussi plus loin dans l’idée que l’enfance, presque inconsciemment, parvient à saisir ce que les adultes ne voient pas, ou n’ont plus le courage de voir. Et en cela le libraire Ali est un bon exemple.

Juliette Arnaud croit donc en la force de l’innocence de l’enfance, parce que l’enfance va à l’essentiel, ne juge pas, et offre finalement cette force aux adultes qui l’avaient oubliée. Dans leur relation simple avec les autres, avec ceux qu’ils aiment, les enfants permettent aux adultes de renouer avec les petits plaisirs de la vie : un gâteau, une veilleuse… Ils nous réapprennent à apprécier la vie, et c’est réellement ce que j’ai aimé dans ce roman, cette douceur alors que le monde n’est pas si doux que cela.

Un roman donc qui a quelques petites imperfections mais que j’ai assez vite oubliées.
Une jolie découverte.

Roman lu dans le cadre du Challenge Petit Bac catégorie Prénom et du Challenge 1% Rentrée Littéraire.

Merci à Brigitte G. et aux éditions Casterman.

« Penelope Green : La chanson des enfants perdus » de Béatrice Bottet


Penelope Green est une jeune fille de la bonne société anglaise de la fin du XIXème siècle. La mort de son père journaliste, la laisse seule au monde, mais non sans ressources. Penelope est bien décidée à reprendre le métier de son père et à vivre sa vie comme elle l’entend.

Béatrice Bottet nous offre une nouvelle série et une nouvelle héroïne anglaise, sorte de soeur jumelle de ma chère Enola Holmes, avec un fort esprit indépendant, abandonnant le corset à ses amies mariées et donc rangées. Penelope reprend donc une enquête de son défunt père concernant le meurtre d’un jeune musicien des quartiers populaires et donc mal famés de Londres. Sur son chemin elle croise un jeune marin français au nom prometteur : Cyprien Bonnaventure ; mais aussi un étrange professeur d’accordéon cul-de-jatte.

Béatrice Bottet est une merveilleuse conteuse d’histoires, le style est efficace, les évènements se succèdent pour relancer l’intérêt, l’humour n’est pas absent (Mrs Black est une cuisinière que tout le monde aimerait avoir à son service!!!), la tendresse non plus. Elle nous plonge dans le Londres de la fin du XIXème, au moment où les suffragettes commencent à faire entendre leur voix. Penelope a été élevée librement par son père, qu’elle aidait dans son travail, et est consciente des inégalités de droits entre l’homme et la femme. Offusquer la bonne société anglaise ne la dérange pas, malgré les hauts cris de sa cuisinière. L’enquête qu’elle va mener, aidée de son ami français, est bien ficelée, et Béatrice Bottet montre aussi les failles et les naïvetés de son héroïne. L’auteur, comme dans Le Grimoire au Rubis, plonge son lecteur dans un univers souvent cruel et sombre mais historiquement intéressant, et je n’ai pas trouvé, dans ce premier tome, les faiblesses que j’avais pu noter dans le premier tome des aventures de Enola Holmes. Certes, Enola et Penelope, comme je le disais, ont beaucoup de points communs, mais chacune finalement existe bien pour elle-même, et l’intérêt du roman de Béatrice Bottet réside aussi dans ce contexte féministe et journalistique qu’elle nous dépeint.

Lors du Salon du Livre, j’ai eu la chance de m’entretenir avec Béatrice Bottet, et elle nous réserve encore plein d’aventures. Il me tarde de retrouver Penelope, journaliste globe-trotter dans les prochains tomes (Béatrice Bottet m’en a annoncé six, c’est du méga scoop!!!).

Lu dans le cadre du Challenge Victorien.

Merci à Brigitte des éditions Casterman et à Béatrice Bottet.

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« Le Grimoire Maléfique » Béatrice Bottet


Ce roman pour la jeunesse m’avait été envoyé par les éditions Casterman au moment de sa sortie en Mars de cette année, autant vous dire qu’il trépignait depuis de longs mois dans ma PAL, vexé, sans doute, que je lui accorde si peu d’intérêt ! Et pourtant, c’était faux, il revenait sans cesse sur le dessus de la pile, mais d’autres livres avaient toujours tendance à le faire passer après ! Et puis, voilà, je l’ai inscrit dans mon planning du mois de septembre, et j’ai bien fait, car c’est réellement une belle découverte et pour plusieurs raisons !

La première est l’objet livre en lui-même, car le livre que vous tenez entre vos mains et la réplique parfaite de celui que tous les personnages recherchent dans le roman. Sa tranche jaune sent le souffre diabolique, la pierre sur la couverture noire semble nous observer comme un oeil de cyclope, et il est bien difficile de le reposer une fois qu’on a commencé à lire les premières pages.

Ce roman est le pendant diabolique du Grimoire au Rubis, une série de plusieurs tomes écrite par Béatrice Bottet, et dont plusieurs tomes sont sortis en poche. Gardé par les moines de l’abbaye au nom symbolique de Gardefoy, le grimoire va être repris par un sorcier, Héribaud Herbert. Trois moines chevaliers se mettent alors à sa recherche avec pour seule piste un nom : Lorimont, et une aide précieuse, celle de Audouin, frère d’un des moines, qui semble avoir la faculté de retrouver des objets ensorcelés. Parallèlement, sur le fief de Lorimont, trois jeunes filles nobles, mais orphelines,tentent d’échapper à la prise de position de Philibert des Losses, homme violent. Après avoir tenté un sortilège pour se débarrasser de cet homme menaçant, elles vont subir le pire des châtiments. Va alors commencer une quête du grimoire, et moultes péripéties !

La deuxième raison qui m’a fait apprécier ce roman, tient justement au récit en lui-même ! Loin d’être facile, et mièvre, on suit les aventures de d’Audouin, et de l’une des trois sœurs, Jeanne, avec intérêt voire passion ! Béatrice Bottet nous plonge dans le Moyen-Âge, nous fait voyager dans le temps sans nous abreuver de références, mais naturellement et savamment, reconstituant une époque violente, belliqueuse, où les femmes étaient si peu considérées. Son texte est parsemé de termes moyenâgeux qui ancrent encore plus le roman dans cette époque obscure. Elle nous parle des moines-chevaliers, des chevaliers adoubés, des sorcières brûlées, des mariages organisés, des coutumes, de la place de la femme, des horreurs perpétrées par des lances de mercenaires sans pitié… et tout cela se fond dans l’intrigue sans effort !

La troisième raison tient, bien entendu au fait que l’intrigue repose sur la quête d’un livre, un livre écrit par le Diable lui-même, un livre têtu, vrombissant, puant le souffre, impossible à détruire, et porteur de toutes les malédictions, un livre qui hante celui auquel il s’attache ! Jeanne le recevra en cadeau (à vous de découvrir comment en lisant le roman), et entre la jeune fille et le livre, un étrange lien se nouera et entraînera des situations souvent drôles. De plus, comme je le disais plus haut, le fait que le roman que nous lisons soit une réplique de celui de l’histoire, rajoute une mise en abyme assez délicieuse, et sans doute d’autant plus quand on est jeune lecteur !

Car oui ce roman est pour la jeunesse, ou la prime adolescence dirais-je ! il semble être recommandé à partir de 12 ans, ce que je trouve en effet parfait ! Il n’est pas toujours facile pour une lectrice avertie (pour ne pas dire confirmée), et de plus adulte, de se plonger dans un roman pour jeune ado. Je crains souvent une écriture trop facile, une histoire frôlant la bluette, or rien de tout cela ici, et Béatrice Bottet n’est pas complaisante avec son lecteur : richesse du vocabulaire, intrigue bien ficelée, scènes parfois sombres qui révèlent la violence humaine, découverte d’une période de l’histoire qui dépasse la légende et les idées reçues ! Mais aussi un style qui tient le tout, et qui fait que l’on savoure encore plus ce roman ! Et puis surtout deux personnages principaux merveilleux et qui permettront autant aux garçons qu’aux filles une identification, soit à Audouin, soit à Jeanne. Chacun a une sensibilité, mais aussi une force qui les rend vivants et attachants.

Donc vous l’aurez compris, ce roman fut une très belle découverte, et je dois vous avouer que je me suis réveillée à 5h30 ce matin avec une envie irrésistible de connaître la fin de l’aventure ! mon exemplaire est-il aussi possédé par le Démon… de la lecture ???

Merci aux Editions Casterman.

Ce roman a été lu dans le cadre de : Challenge Moyen-Âge ; Challenge Le nez dans les livres, Challenge Littérature Jeunesse.

Défi Mia : 1/12