« Les Heures lointaines » Kate MORTON

MORTON heures silencieusesEdith Burchill est une jeune femme d’une trentaine d’années, et travaille dans une petite maison d’édition à Londres. Un jour, où elle rend visite à sa mère, celle-ci reçoit une lettre, une lettre un peu spéciale qui s’était égarée depuis les années 40. A l’ouverture de cette lettre, Meredith pousse un cri désespérée et va s’enfermer dans sa chambre. Intriguée, Edith, qui entretient avec sa mère des rapports un peu superficiels, va chercher à savoir ce que contient cette lettre qui a ainsi bouleversé sa mère.

S’engage alors une longue enquête menée par Edith qui la mène dans le Kent,  à Milderhurst Castel, auprès des sœurs Blythe : Percy, Saffy et Juniper.

Sur les précieux conseils de mes copines blogueuses, j’ai emmagasiné plusieurs romans de Kate Morton depuis plusieurs années. Cet été je me suis enfin décidée à en lire un, renforcée par ma rencontre au Salon du Livre de poche de Saint-Maur avec Kate Morton, jeune femme brune, aux longs cheveux et au sourire amical. J’ai choisi Les Heures lointaines pour plusieurs raisons : le contexte gothique du vieux château anglais, une héroïne éditrice et passionnée de littérature.

Les Heures lointaines est un gros pavé, de ceux que l’on se réserve en période estivale. Kate Morton juxtapose deux époques : les années 90, le présent d’Edith et de sa mère Meredith et les années 40, le passé des sœurs Blythe. Les deux époques vont se trouver rassemblées autour d’un roman écrit par Raymond Blythe, un roman qui a décidé de l’amour d’Edith pour la littérature : La Véridique histoire de l’Homme de boue. Roman mystérieux, gothique à souhait. Mais aussi autour de Meredith qui, encore jeune adolescente, fut envoyée à Milderhurst pendant la guerre, comme de nombreux petits Londoniens furent évacués dans les campagnes anglaises pour échapper aux bombardements.

A la quête de la vérité par Edith, s’insère l’histoire tragique des trois sœurs Blythe pendant la Seconde Guerre Mondiale. Des femmes qui ont été élevées dans l’ombre du grand homme qu’était leur père, un homme autoritaire, viscéralement attaché à son château et irrémédiablement perturbé. Dans cette ambiance lourde, dans ce château où résonnent d’étranges bruits et légendes, les trois sœurs ont vécu en recluses, refermées sur leur monde.

Kate Morton construit une intrigue dense et magistralement orchestrée. Les fils se nouent autour de tous ces personnages. Le lecteur oscille sans cesse entre les deux époques, suit avec intérêt et passion les recherches d’Edith, s’immisce dans le quotidien des sœurs Blythe. Que l’auteure ait une maîtrise sur la littérature victorienne, et notamment les romans gothiques, n’a rien pour nous surprendre. Le roman de Charlotte Brontë, Jane Eyre, roman préféré d’Edith, apparaît régulièrement dans les pages du livre, comme une présence tutélaire, une source.

La folie, la littérature, le romanesque sont les ingrédients essentiels de ce roman. J’ai retrouvé un plaisir de lecture ancien, quand je tremblais en lisant précisément Jane Eyre ou Rebecca. On pense aussi aux romans de Wilkie Collins.

Les Heures lointaines est un roman envoutant qui me donne envie de poursuivre avec les trois autres romans de Kate Morton qui m’attendent dans ma PAL.

Lu dans le cadre du Plan Orsec 2016 et des challenges A Year In English et  Femmes de Lettres.

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14 Commentaires

  1. J’ai découvert Kate Morton il y a trois mois, par son dernier roman « L’enfant du lac » que j’ai dévoré d’une traite. Il y avait aussi une intrigue très bien ficelée, des allers et retours entre deux périodes, les années 30 et les années 2000, un secret de famille, une auteure de romans à succès…Beaucoup d’ingrédients que Kate Morton semblent réutiliser dans ses romans, d’après les billets que j’ai lus. Mais cela fonctionne à merveille, je poursuivrai donc ma découverte. J’en ai deux autres dans ma PAL, auxquels j’ajouterai sans doute « Les heures lointaines ».

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    • Pour « l’enfant du lac » je vais attendre qu’il sorte en poche, en attendant j’ai encore à lire « les brumes de Riverton » et « le jardin des secrets ».

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  2. Je fais comme cela moi aussi, j’aime me lire un gros pavés pendant l’été =)

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  3. Je suis en train de terminer « Les brumes de Riverton » et j’aime beaucoup. « Les heures lointaines » a l’air du même acabit, ça me donne envie de continuer à découvrir cette auteure !

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  4. Ah bah voilà qui donne envie, en plus je l’ai et je dois bientôt réfléchir à ce que j’emporte en vacances, ça pourrait le faire !

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  5. estellecalim

     /  août 25, 2016

    Heureusement que tu as aimé, sinon les trois autres seraient restés sous la poussière à tout jamais 😀

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  6. Je pense que c’est celui que j’ai le moins aimé des trois romans de Kate Morton que j’ai lus. J’ai Les brumes de Riverton en polonais qui m’attend dans ma PAL. Comme je l’ai également rencontrée à St Maur, il ne me restait que son dernier roman à me faire dédicacer.

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  7. Je l’ai adoré ! Et je suis contente que tu apprécies aussi. Pour le moment, c’est mon préféré de l’auteure (mais je n’en ai lu que deux 🙂 ) …

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