« Rendez-vous à Bagdad » Agatha CHRISTIE

Rendez-vous à Bagdad est un roman un peu particulier puisqu’il n’y a ni Hercule Poirot, ni Miss Marple, ni même Ariadne Oliver, ni même un quelconque détective ! D’ailleurs ce roman est davantage un roman d’espionnage, mais à la Agatha Christie.

L’héroïne est donc une jeune secrétaire fâchée avec l’orthographe, qui s’entiche d’une jeune homme, Edward, un jour dans un parc et qui décide de partir à Bagdad pour le rejoindre. Victoria Jones est une jeune fille indépendante, qui excelle dans l’art du mensonge et veut connaître l’aventure, lassée de sa vie en Angleterre. Par un concours de circonstances, elle parvient à se faire payer son voyage et débarque à Bagdad, qui se révèlera être un vrai nid de crabes !

Mais Agatha Christie met en parallèle plusieurs personnages et plusieurs intrigues qui, on s’en doute, finiront par ne faire qu’une seule énigme. Il sera question de meurtres, d’espions, d’enlèvements, de fouilles archéologiques et de décoloration !

Ce roman est paru en 1951 sous le titre original They came to Baghdad. Il a plusieurs défauts qui pourtant ont un certain charme. Les hasards et coïncidences sont un peu grossiers. J’ai souvent pensé au film La Chèvre avec Gérard Depardieu et Pierre Richard, vous savez celui où on embauche un naïf maladroit pour retrouver une jeune fille tout autant naïve et maladroite. Victoria se trouve en effet plongée dans cette histoire malgré elle, elle n’en connaît pas les ressorts, mais est lancée dans la bataille en espérant que sa naïveté, son don pour mentir et son intrépidité vont permettre de lui faire trouver des preuves de machination que personne avant elle, à part un espion réputé mais mort, n’avait trouvé avant elle. Elle est donc en quelque sort aussi une chèvre !

L’humour est très présent et le personnage de Victoria est un réel atout pour ce roman. Car il faut reconnaître que les invraisemblances, comme la rencontre heureuse au milieu du désert par exemple, auraient tendance à desservir l’intrigue. Il y a un ton, une certaine légèreté et sans doute l’envie d’Agatha Christie d’écrire quelque chose de différent. J’ai en effet senti qu’elle semblait s’être amusée à écrire ce roman.

Nous savons qu’Agatha Christie avait épousé un archéologue, et dans ce roman l’archéologie est présente avec un archéologue très tête en l’air préoccupé seulement de ces fouilles. Ce roman fait donc aussi partie des romans se déroulant en dehors de l’Angleterre.

Enfin, la date d’écriture et le personnage de Victoria, montre qu’Agatha Christie était bien ancrée dans son époque et son héroïne, par son indépendance, sa façon de faire fie des convenances so british, est bien une jeune fille finalement assez moderne.

Le contexte du roman se situe cependant post deuxième guerre mondiale et la crainte d’un nouveau conflit qui tend les relations avec le Moyen-Orient. En parlant du Moyen-Orient, Agatha Christie en fait une description assez précise qui témoigne de ses connaissances sur le terrain. Le directeur de l’hôtel où descend Victoria est d’ailleurs une joyeuse caricature.

Donc, si je devais résumer mon avis, je dirais que ce roman, malgré plusieurs invraisemblances, recèle un charme certain grâce à son héroïne et qu’il change un peu des romans plus classique que nous connaissons.

Roman lu dans le cadre du Challenge Agatha Christie, du Challenge Ma PAL fond au soleil, du Challenge Destination PAL , du Challenge Petit Bac 2013 (cat. LIEU 2ème liste) et du Challenge Thrillers et Polars 2013.

Publié par les Livres de George le juillet 30, 2013

https://leslivresdegeorgesandetmoi.wordpress.com/2013/07/30/rendez-vous-a-bagdad-agatha-christie/