« Mort à la Fenice » Donna Leon

Leon FeniceCe polar de Donna Leon est l’exemple de lectures que je n’aurais sans doute pas faites si je n’avais pas ouvert de blog. Je ne suis pas une grande lectrice de polars ou de thrillers pour la raison essentielle que je suis une trouillarde dès que la nuit tombe, et que les aspects sanguinolents ont tendance à fortement m’angoisser. Par contre, j’aime les énigmes policières, les enquêtes qui permettent de suivre le cheminement du détective ou du commissaire pour résoudre son enquête. Inutile de vous dire que tout ce qui est serial killer ou détraqué démembreur, je préfère les éviter dans mes lectures comme dans ma vie. Aussi, avant de me lancer dans un polar, je dois m’assurer que l’auteur ne se complait pas dans des descriptions pleines d’hémoglobine. C’est Estellecalim qui m’a donné envie de lire Donna Leon, et comme je peux être parfois organisée, j’avais décidé de commencer par le début de la série.

Les romans de Donna Leon se déroulent à Venise, et c’est sans doute ce qui m’a le plus donné envie de lire ses romans. Dans ce premier roman, le commissaire Guido Brunetti est appelé à la Fenice. Le célèbre chef d’orchestre Wellauer vient d’être retrouvé mort dans sa loge pendant l’entracte. Très vite, la cause de la mort se porte sur le café amélioré au cyanure, reste à savoir qui a bien pu empoisonner un homme reconnu par tous comme le plus génial chef d’orchestre.

Nous suivons donc Brunetti dans son enquête constituée essentiellement d’interrogatoires des différents protagonistes qui ont côtoyé le chef d’orchestre allemand . Grâce à ces confessions, Brunetti parvient à dresser un portrait assez complet de la victime, mais non sans difficultés. Les non-dits et les sous-entendus sont parfois difficiles à élucider.

Donna Leon nous fait donc pénétrer dans le monde de l’opéra, celui des musiciens et des cantatrices quelques peu capricieuses et susceptibles, mais aussi nous initie à la vie vénitienne : les ruelles, les vaporetto, les palais fabuleux mais quelques peu délabrés, les cafés, les canaux. L’auteur nous montre une Venise pluvieuse, humide et froide, mais une Venise vivante telle que les Italiens la vivent, loin du cliché romantique de la ville des amoureux.

J’ai aimé aussi le personnage même de Giudo Brunetti. Père et époux, nous le suivons dans sa vie de couple, dans ses relations difficiles avec ses beaux-parents appartenant à une haute lignée italienne. Sa femme est également un personnage intéressant : professeure d’université, elle s’intéresse aux enquêtes de son mari, ne manquant pas même d’émettre certaines hypothèses. Cette vie de famille rend bien sûr le personnage plus proche du lecteur et renouvelle aussi l’image de l’inspecteur qui a du mal à concilier vie privée et vie professionnelle. La famille est quand même un élément essentiel de la société italienne, un socle. Reste à savoir si nous retrouverons ces personnages dans les tomes suivants.

Si j’ai deviné qui se cachait derrière cette mort, la raison essentielle est amenée progressivement et fut une révélation plutôt bien orchestrée. Très envie de poursuivre ma découverte, ne serait-ce pour savoir ce qu’il advient de Guido Brunetti.

Si vous avez envie de connaître l’avis d’Estellecalim cliquez sur le lien.

Polar lu dans le cadre du Challenge Thrillers et Polars 2013/2014 , du Challenge Il Viaggio, du Challenge Ma PAL fond au soleil, et du Challenge Destination PAL.

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Ce polar était dans ma PAL depuis juillet 2010 !

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40 Commentaires

  1. j’ l’ai lu et commenté dans mon blog il y a deux ans, environ…j’avais beaucoup aimé, même en devinant la solution !
    te voir lire ce roman m’a poussé vers la librairie, où j’ai acheté le tome 2 de la série 😉

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  2. eimelle

     /  août 6, 2013

    entre Venise et l’opéra j’avais été également séduite par ce roman, et cela m’avait poussé à en lire d’autres de la série, en particulier Entre deux eaux où l’on retrouve l’archéologue et la soprano.

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  3. C’est un premier tome ? Combien en compte la série ?

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  4. Brunetti est sur France 3 toutes les semaines en ce moment, et je me délecte de deux épisodes par semaine (sur pluzz). Comme j’ai une mémoire de poisson rouge, je pourrai lire les livres sans problème dans quelques semaines sans que cela ne m’enlève le plaisir de la lecture 🙂
    Quand aux personnages, je crois bien que toute la famille de Brunetti a le droit d’être développé dans les tomes suivants.

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    • Je me disais bien en lisant le billet de George que c’était le personnage que j’avais vu dimanche soir, je l’ai découvert seulement là et j’ai bien aimé. Je n’ai pas vu les premiers épisodes, je pourrais donc lire les premiers tomes de cette série sans problème. J’ai bien apprécié le voyage à Venise possible à travers ces enquêtes (maintenat je me verrais bien m’y balader!!)

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      • Les épisodes sont un peu dans le désordre par rapport aux livres, et l’épisode de 2e partie de soirée est un vieil épisode de la première saison. Mais Mort à la Fenice a été diffusé il y a trois semaines je crois. Pas de souci, donc (et les romans sont, comme d’habitude, un peu plus riches que les films) 🙂

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      • C’est aussi le cadre vénitien qui m’a attiré dans ce polar ! je n’ai pas regardé les feuilletons, comme je le disais je suis toujours un peu réticente quand je n’ai pas lu les romans avant !

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    • Merci pour l’info ! j’ai jeté un coup d’oeil sur Pluzz mais j’ai toujours du mal à voir les films avant d’avoir lu les romans, donc je ne sais pas trop ! Peut-être juste pour voir Venise !

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  5. J’ai un recueil dans ma PAL et dimanche, j’ai regardé la série sur France3 (le premier épisode, le second étai trop tard) et je dois dire que j’ai bien aimé, ne fut-ce que pour Venise ! Pas trop de sang, enquête calme… enfin, un pendu, un qui s’est tailladé les veines (et dans le bon sens, le légiste nous le précise dans l’épisode). Bon, le pendu, avec une aussi petite corde aurait eu du mal à se rompre les cervicales, m’est avis qu’il aurait dû gigoter au bout de la corde…

    Tu savais que l’auteur était d’origine américaine, du New-Jersey, comme Irène Adler. Ses romans ne sont pas traduits en Italien, elle s’y refuse car elle ne veut pas perdre la quiétude de sa vie à Venise.

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    • L’auteur est américaine, elle travaille dans une base militaire américaine à coté de Venise. Mais je crois qu’il y a une raison plus politique à cette absence de traduction. Elle s’est exprimé assez vertement sur la politique italienne il y a quelques années il me semble, et elle serait plutôt boycottée par les éditeurs italiens 😉

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      • Ahaha ! Comme quoi, on peut nous cacher des choses par d’autres pour faire plus politiquement correct ! Bref, on ne peut plus critiquer nos politiciens, leur politique, sinon…

        Les politiciens passent et sombrent un jour dans l’oubli, les écrivains non… On lira encore Donna Leon bien après sa mort ! 🙂

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      • Je trouve cela quand même bizarre et dommage !

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    • Oui je sais que l’auteur est américaine mais qu’elle vit à Venise, par contre j’ignorais que ces romans n’étaient pas traduits en italien !

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  6. Ça me tente bien!!

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  7. J’avais découvert l’inspecteur Brunetti de l’auteur grâce à l’adaptation télé qui passait (passe peut être encore ?) sur France 3 il y a deux ou trois ans. Et j’avais eu envie, comme toi, de lire le premier. J’avais bien aimé. Rien de révolutionnaire, mais c’est bien mené et écrit, on se laisse porter. Je te suis sur la description de Venise, très différente de la Venise qu’on nous vend. Ça change et c’est bien.
    Je n’ai pas encore eu l’occasion de lire la suite, mais je garde cela en tête.

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  8. XL

     /  août 7, 2013

    il est dans ma Pàl (swap) depuis aussi longtemps que toi
    du coup ton billet me donne envie de l’en sortir Merci !

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  9. Étape du viaggio notée ! Toujours agréable de se balader dans Venise.

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  10. La découverte des romans de Donna Leon est toujours agréable, rien que pour le plaisir de se promener dans Venise. Brunetti est plutôt un type sympathique, il se nourrit plutôt bien…Parce que c ‘est aussi une particularité récurrente des romans policiers que de nous faire assister au repas du héros, on peut noter que l’Italie domine l’Europe à ce niveau. Les repas de Brunetti ou ceux du Commissaire Montalbano le héros des romans de Andrea Camilleri qui se déroulent en Sicile sont largement supérieurs à ceux de Wallander le policier suédois créé par Henning Mankell et plus légers que ceux du commissaire Megret.
    Il convient de ne pas abuser des romans de Donna Leon, on prend vite conscience qu’il y a quelque chose d’artificiel et de mécanique dans l’écriture, on tourne vite en rond… C’est souvent le problème des romans policiers et dans le cas de Donna Leon cela devient vite caricatural
    Nous préférons Andrea Camilleri

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    • Je n’ai jamais lu Andrea Camilleri, merci donc de m’en dire un peu plus sur cet auteur. L’Italie et la nourriture forment un couple inséparable, cela est vrai dans le cinéma italien. Comme vous, j’ai bien aimé ce personnage de Brunetti pour les raisons que vous donnez. Il est vrai que certains auteurs ont un peu tendance à tirer un peu trop sur la corde et, au fil des tomes, se perdent, c’est dommage.

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      • Andrea Camilleri est un auteur sicilien, comme Leonardo Sciascia qui fut son mentor. Il utilise d’ailleurs des mots d’un dialecte sicilien de sa région natale, ce qui semble faire le charme de ses romans que la traduction ne peut pas malheureusement rendre
        Il a écrit de nombreux policiers qui se déroulent dans une ville imaginaire « Vigata », peut être est ce plus prudent de ne pas situer exactement les faits lorsqu’on écrit sur la Sicile.
        Son personnage récurrent est le Commissaire Montalbano, un véritable gastronome, la cuisine sicilienne est au cœur de ses romans. Commissaire comme Maigret, Camilleri est un admirateur de Simenon, Montabalno est un hommage à l’auteur catalan Montalban qui a écrit de nombreux policier ayant pour cadre Barcelone, avec pour héros Pepe Carvalho là aussi un policier gastronome…
        Mais Camilleri n’est pas seulement un auteur de policier, il a écrit pour le théâtre, des romans mais aussi de savoureuses satires qui ne sont pas sans rappeler les chefs d’oeuvre de la comédie italienne et notamment les films de Dino Risi… C’est un des auteurs les plus populaires de son pays

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        • Ah mais en Sicile, les romans de Montalbano sont localisés. Les siciliens revendiquent tous d’être le décor de tel film ou de tel roman, et pour ceux de Camilleri (depuis la série télé je pense), il s’agit de Raguse (Marina di Ragusa et Ragusa Ibla). C’est d’ailleurs un des arguments de vente de la ville et il est très facile d’assister aux tournages 😀

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  11. Ce titre est aussi le premier de D. Leon que j’ai lu, parce que je revenais de Venise et parce qu’il se déroule dans le monde de la musique. Depuis, j’ai lu quelques autres titres, toujours avec le même plaisir de retrouver les personnages et la ville, car les intrigues sont assez « posées », lentes, mais toujours avec un fond sur tel ou tel problème propre à Venise ou l’Italie.

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  12. Je l’ai, mais on me l’a offert en format Point2 et j’ai du mal à me convaincre du format… Peut-être pourrai-je profiter des vacances pour le découvrir ceci dit…

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  13. Oui, dans les autres romans de Donna Leon on retrouve la famille du commissaire Brunetti et ses collaborateurs. J’aime bien la jolie Elletra, entourée de fleurs et qui se joue des secrets de l’informatique.
    C »est la lecture d’un article de magazine qui m’a fait découvrir Donna Leon. Elle y expliquait qu’elle avait voulu que Brunetti soit un personnage agréable à fréquenter et non un de ces détectives marginaux, négligés, imbibés d’alcool et empestant le tabac, n’ayant pas de vie sociale. Elle souhaitait pour elle-même et ses lecteurs un personnage de meilleure compagnie.
    Suivre une enquête à Venise, c’est un privilège, et c’est un plaisir de découvrir la ville mythique en toutes saisons et de la parcourir par tous les temps.
    Tout comme vous je suis rebutée par les descriptions de cruauté épouvantable des scènes de crime. Et même, je suis inquiète de cette montée en puissance dans l’horreur et la complaisance des auteurs qui font assaut d’imagination pour reculer les limites du sadisme.
    Idem dans les films ! Je pense à ce chef d’oeuvre d’humour noir anglais « Noblesse oblige » qui me réjouit toujours et qui serait insoutenable si nous assistions aux meurtres de tous les membres de la famille que le héro élimine pour acquérir le titre de duc. Merci de votre blog que ma fille m’a fait découvrir et dont je suis une fidèle lectrice.

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    • Merci sur ces infos intéressantes concernant les volontés de Donna Leon pour son personnage.
      Il semble en effet que certains auteurs de polars fassent dans la surenchère dans la violence, ce n’est pas ma tasse de thé, je préfère suivre les réflexions des inspecteurs !
      Merci à votre fille alors! n’hésitez pas à créer un blog (je fais référence à la phrase « le site viendra peut-être si je progresse en informatique »), il existe des plateformes très facile d’utilisation 😉 ! faites-moi signe si vous vous décidez !

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  14. pardon « héroS » !!!

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  15. chaplum2

     /  août 11, 2013

    J’ai aimé aussi ce roman policier et bien que je m’étais promis de lire la suite, je ne l’ai pas encore fait !

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  16. Ah brunetti…
    Quelques années que je le suis, tomes après tomes… je les ai tous lu, sur plusieurs années (le dernier, je l’ai fini il y a deux semaines). J’aime me promener avec lui dans les rues de Venise, ville que j’aime tant! Mais il faut éviter de les lire à la suite, sinon overdose! surtout que, comme toutes les séries « enquêtes policières », la structure reste toujours un peu la même!

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  17. Bonjour, j’ai découvert cette série grâce à la télé du dimanche soir où plusieurs épisodes ont été diffusés. Il faut que je mette maintenant à lire cette série, j’ai 6 ou 7 dans ma Pal dont Mort à la Fenice. Fenice que j’ai visité en mai dernier. Bonne journée.

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à vous....