Stéphanie aime Guillaume. Ils sont en couple depuis dix ans. Autour de la jeune fille, petit à petit, ses amies annoncent leur grossesse. Dans la presse aussi, les journalistes annoncent les naissances royales. Stéphanie est cernée par les femmes enceintes. Mais Guillaume est quasiment stérile. Commence alors une longue série de rendez-vous médicaux, d’intrusions dans le corps de Stéphanie, de dévoilements soit disant sans conséquences et qui pourtant sont vécus presque comme des viols.
Sophie Adriansen raconte le long parcours de son héroïne, un parcours douloureux puis rédempteur qui passera par une réappropriation de son corps, de son esprit, de son être tout entier.
Le nouveau roman de Sophie Adriansen est un roman sur le désir d’enfant. Ce désir qui est d’autant plus intense qu’il est entravé par la biologie. Comme une quête du graal, le parcours est semé d’obstacles et devient obsédant. Et plus il est obsédant plus il se refuse.
Stéphanie pourtant est une fille bien dans sa peau, qui a des amies, un travail et est heureuse dans son couple. Pourtant cet enfant qui ne vient pas, qui se refuse, détruit petit à petit ses certitudes, ses rêves, sa confiance en elle.
Sophie Adriansen choisit une narration qui fait de ce roman un objet original où se mêlent des citations de lectures (romans, presse), des phrases pas si innocentes de ces proches, des souvenirs. Ce patchwork de textes crée une image fragmentée de son héroïne mais une image au plus juste. Elle montre à quel point l’obsession s’immisce en elle, à quel point tout la ramène à ce désir inaccessible.
Face à la grossesse chaque femme a son histoire. J’ai la mienne, très différente de celle de Stéphanie et pourtant ce récit ramène à soi, car il va au-delà de ce désir. Ce roman, c’est aussi, une réappropriation de son corps de femme. Une façon de voir la vie autrement, de trouver en soi les réponses, de se réapprendre, de reconsidérer l’amour physique, de reprendre confiance en soi.
Par un long cheminement, Stéphanie va refaire connaissance avec elle-même, va se retrouver et le désir d’enfant va prendre un sens tout différent. Pour être mère, ne faut-il avant tout être en accord avec soi ?
L’écriture de Sophie Adriansen, que je connais pour avoir lu plusieurs de ses livres, trouve ici un souffle nouveau. J’ai senti comme une libération, une respiration dans ses phrases, une assurance. Comme si ce roman soudain s’était imposé à elle et devait sortir. Certains des extraits de romans m’ont rappelée mes propres lectures et les ont fait résonner autrement.
Le syndrome de la vitre étoilée, titre énigmatique qui attire et qui trouve son explication dans un à propos, est un roman sur la rédemption d’une femme peut-être avant même d’être un roman sur le désir d’enfant.
Merci à Sophie pour sa confiance et son amitié.
Roman lu dans le cadre du challenge 1% Rentrée Littéraire.
estellecalim
/ août 26, 2016Là encore, je passe mon tour 😉 C’est un sujet trop brulant pour moi en ce moment. J’ai vu ce roman, vous êtes toutes enthousiastes, mais je crois que je serais trop touchée.
les Livres de George
/ août 27, 2016Je comprends très bien. Plus tard peut-être.
Caroline Doudet (L'Irrégulière)
/ août 27, 2016Ce roman résonne en chacune de manière très différente !
les Livres de George
/ août 27, 2016C’est vrai, mais il y a quelque chose qui nous touche toutes, me semble-t-il.
topobiblioteca
/ août 27, 2016Je ne sais pas si il pourrait me plaire mais j’aime ta façon d’en parler… A voir donc =)
les Livres de George
/ août 27, 2016Merci.
allychachoo
/ août 27, 2016Tu me donnes très envie de me laisser tenter par ce roman !
les Livres de George
/ août 27, 2016Laisse-toi tenter…
dalienor
/ août 27, 2016ce sont des moments très difficiles à vivre; je ne sais pas si malgré le temps qui a passé j’arriverais à lire ce roman.
les Livres de George
/ août 27, 2016Parfois ça peut aussi faire du bien, j’en ai fait l’expérience avec d’autres romans qui correspondaient à une époque douloureuse de ma vie, lire les mots des autres permet de trouver ses propres mots.
Bianca
/ août 28, 2016Une auteure que je ne connais pas encore mais le thème de celui-ci ne me tente pas, je passe mon tour
noukette
/ août 29, 2016Sûrement une de mes prochaines lectures ! 😉