La littérature italienne contemporaine m’est assez mal connue, et j’ai souvent constaté qu’elle était rarement mise en avant. Aussi quand les éditions Robert Laffont m’ont offert la possibilité de lire ce roman de Niccolo Ammaniti, dont Bertolucci vient de filmer l’adaptation (ce que j’ignorais au moment de mon choix), je me suis dit que cette lecture me permettrait de combler un peu quelques grosses lacunes.
Lorenzo a une quinzaine d’années. Très tôt, il se révèle asocial, incapable de vivre au milieu des autres enfants, il se sent agressé, mal à l’aise. Après des années de collège dans un établissement privé et assez sécurisant pour lui, ses parents décident de l’inscrire dans un lycée public. Commence alors pour lui un jeu de dupe pour passer le plus inaperçu possible. Sa mère est très angoissée par le fait que son fils n’ait jamais d’amis, ne soit invité nulle part, or un jour, il lui annonce qu’il est invité par des amis pour un séjour d’une semaine au ski. Lorenzo entre alors dans un mensonge qui va à la fois le dépasser et le métamorphoser.
Le jeune garçon s’installe dans la cave de ses parents, bien décidé à y vivre pendant une semaine, sorte de havre de paix, retiré du monde. On sent que sa mère, tellement heureuse de cette nouvelle, se laisse finalement trompée assez facilement.
Cette cave c’est un symbole, un lieu à part, alors même qu’il est au centre de l’univers familier du jeune garçon, c’est aussi le symbole utérin par excellence, le seul lieu où il ne craint rien, où il se sent protégé contre toutes les agressions extérieures, jusqu’au jour où surgit sa demi-soeur, Olivia. Elle, c’est l’intruse, avec elle entre dans la cave la dure réalité, la pire : la difficulté de vivre, l’angoisse, le mal-être, mais c’est aussi la découverte, à travers cette confrontation forcée avec l’autre, de l’importance d’autrui et du lien. C’est la découverte du sentiment « amoureux », du corps de la femme, voire du désir.
Cette semaine s’offre alors comme un passage initiatique qui va décider du reste de la vie de Lorenzo, qui va le faire devenir adulte, et accepter le monde autour de lui.
L’écriture est simple et veut se coller au plus proche de la pensée d’un adolescent de 15 ans. Ce qui est assez bien réussi, même si j’ai regretté un récit parfois trop factuel, ainsi qu’un passage avec la grand-mère un peu superficiel et superflu.
Le personnage d’Olivia, jeune fille en rupture sociale et familiale, junkie, entre volonté de vivre et incapacité à le faire, est d’autant mieux rendu qu’il incarne la prise de conscience entre le souvenir de l’enfance et l’arrivée dans l’âge adulte. Elle sera le déclencheur, comme s’il fallait que l’on succombe pour que l’autre renaisse. Dans cette cave humide et sombre ces deux êtres vont s’aider mutuellement l’espace de quelques jours avant de reprendre leur vie.
Un roman assez poignant par son sujet, aux allures autobiographiques mais que j’ai lu sans réel investissement, un peu en spectatrice assise au fond de la salle.
Roman lu dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire, du Challenge Il Viaggio et du Challenge La Littérature fait son cinéma.
Sharon
/ août 30, 2012Je ne suis pas très tentée par ce livre.
les Livres de George
/ août 30, 2012Je ne pense que ce soit un roman essentiel même s’il a quand même quelques qualités que j’ai essayé de rendre dans ce billet.
sandy
/ août 30, 2012L’histoire me plait assez mais vu que tu n’es pas plus emballé que ça, j’hésite… de toute façon, j’ai assez de livres comme ça pour m’occuper !
les Livres de George
/ août 30, 2012D’autres l’ont mieux aimés que moi, dont Asphodèle, je crois.
valmleslivres
/ août 30, 2012Moi non plus, je ne suis jamais vraiment entrée dans ce roman.
les Livres de George
/ août 30, 2012Je ne sais pas vraiment d’où vient cette mise à distance.
eimelle
/ août 30, 2012Moi qui aime beaucoup l’Italie, je découvre grâce à cet article, le challenge il-viaggio , je file m’y inscrire!
les Livres de George
/ août 30, 2012Tant mieux !
clara
/ août 30, 2012Je passe alors…
les Livres de George
/ août 30, 2012D’autres ont aimé !
Marie
/ août 30, 2012Pas tentée non plus!
les Livres de George
/ août 30, 2012Il se lit bien mais rien d’extraordinaire, il manque quelque chose.
Nag
/ août 30, 2012J’ai découvert cet auteur grâce à mon professeur d’italien qui nous a fait lire « Io non ho paura ». Un très beau roman sur l’enfance et sur l’Italie des années 1970. On a également regardé l’adaptation cinématographique! Mais elle nous a dit que c’était le seul qui était abordable pour des grands débutants en italien!
les Livres de George
/ août 30, 2012J’ai vu que Robert Laffont le publie également… à suivre.
nathalie
/ août 30, 2012Asphodèle l’a lu aussi mais elle a été plus touchée apparemment, elle a été plus prise de façon affective. Intéressant d’avoir vos deux deux points de vue. Merci !
les Livres de George
/ août 30, 2012Je n’ai pas été très touchée par ce jeune garçon, il faut dire que le style ne s’y prête pas, je trouve. C’est vrai que c’est toujours intéressant de voir des avis différents.
Bianca
/ août 30, 2012je passe mon tour, le sujet ne m’emballe pas du tout
les Livres de George
/ août 30, 2012Le sujet de la sortie de l’adolescence vers l’âge adulte est pourtant assez bien traité ici, mais il m’a manqué quelque chose.
Leiloona
/ août 30, 2012Billet programmé pour je ne sais plus quelle date. Un peu comme toi : je l’ai lu sans déplaisir, mais rien de nouveau sous le soleil.
les Livres de George
/ août 30, 2012Oui c’est ça, rien de bien nouveau.
Charlotte
/ août 30, 2012Je n’ai jamais lu d’auteur italien et l’histoire me tente. cependant, j’attendrai qu’il soit disponible à la biblio ou en poche.
les Livres de George
/ août 30, 2012J’espère qu’il te plaira.
L'or des chambres
/ août 30, 2012Pas trop tentée par cette lecture, je crois que je vais passer…
les Livres de George
/ août 30, 2012Avec tout ce que nous avons à lire, je comprends ! 😉
Asphodèle
/ août 30, 2012Tu as su dire ce que je n’arrivais pas à dire !!! Il manque un « je ne sais quoi » pour qu’il soit vraiment bien ! J’ai bien aimé mais sans plus, je n’y ai pas vu toute la symbolique que tu y mets (l’utérus etc), finalement le personnage de la soeur reste le plus touchant… D’ici un mois, je ne sais pas ce qu’il en restera ! La lecture fut agréable c’est déjà ça !!! 😉
les Livres de George
/ août 30, 2012Ce roman me donne du mal en fait, car je ne peux pas dire qu’il n’ait pas plu, mais j’ai l’impression de n’avoir pas ressenti ce qu’il fallait, d’être passée à côté. Heureuse d’avoir trouvé les mots qui t’ont manqué 😉 !
valou
/ août 30, 2012mouais, je ne suis pas vraiment tentée, je laisse la place à d’autres ouvrages…
Catherine
/ août 30, 2012J’ai lu une note de lecture hier et ça m’avait emballée ! Je verrai bien, de toute façon on ne peut pas tout lire ! Bonne fin de semaine.
Guiom
/ août 31, 2012je rejoins ton avis. Un texte que j’ai quand même aimé même si ce n’est pas mon préféré de cet écrivain
les Livres de George
/ août 31, 2012Je ne connais pas les autres romans de cet auteur, mais ce dernier roman a quand même aiguisé ma curiosité et me donne donc envie de poursuivre ma découverte. Je vais aller lire ton billet.
zazy
/ août 31, 2012Je crois que je vais passer mon tour. C’est rageant ces livres qui pourraient nous toucher mais où l’on reste sur le palier
les Livres de George
/ août 31, 2012Pour l’instant la rentrée Littéraire ne m’emballe pas des masses, j’espère que les prochains que je vais lire me plairont davantage ou du moins susciteront plus d’émotions ou de réflexions !
benebonnou
/ septembre 4, 2012J’adore Ammaniti et je trouve qu’avec Moi et Toi, il renoue avec ces précédents titres. Il avait juste fait un mauvais écart avec La Fète du siècle.