Bilan mensuel de lecture : Février 2018.

J’ai un retard incommensurable dans mes rédactions de chroniques, mais tant pis, je vous présente quand même mon bilan de février et espère pouvoir écrire un peu autour de mes lectures de janvier et février… promis ! Car côté lecture, je me débrouille plutôt mieux que les années précédentes, même si je suis encore loin du nombre de livres que je lisais avant mon retour dans la vie active, il y a quatre ans. Mais qu’importe, le principal est que cette envie, ce besoin de lire ne me quitte jamais et qu’il est même de plus en plus essentiel pour moi, un moyen formidable de me retrouver, de couper un peu le flot continuel de pensées, de tracas qui parfois me submerge. Bref…

Durant ce mois de janvier, je suis revenue à ma PAL. Il n’y a eu qu’un SP, dont j’ai décidé d’abandonner la lecture, tant l’ennui, la platitude de l’écriture, et l’inintérêt de l’intrigue étaient grands. Le pire étant que ce matin j’ai bravé la neige pour aller récupérer un colis à la Poste et comble de l’ironie, j’ai découvert, en ouvrant l’enveloppe, que l’attaché de presse venait de m’en envoyer un second exemplaire… Mais même reçu en double, il m’est impossible d’aller plus loin que les 140 pages tournées sur 340, je me sens incapable de tourner les 200 pages restantes.

Ce roman donc, il faut bien en parler un peu, s’intitule Par-delà les apparences de Folco Chevallier édité chez Larousse Romans. Larousse en effet se lance dans l’édition de romans. J’espère que les choix à venir seront meilleurs, mais peut-être, cela n’est pas exclu, ne suis-je pas la bonne cible, sans doute d’ailleurs. Donc, deux personnages : Léopold Cameron, défini, en 4e de couv., comme « le génie mondial de l’intelligence artificielle, sur le point de révolutionner le monde avec sa création » et Laura Della, « chanteuse à la voix cristalline », belle, forcément. Le premier va tenter de suicider sans que l’on sache pourquoi, la seconde va avoir un violent accident de voiture. Ces événements vont bouleverser leur vie et leur façon de vivre et de penser. Plusieurs raisons m’ont décidé à mettre fin à cette lecture : des chapitres de trois pages où presque rien n’est dit ; des personnages stéréotypés ; un style d’une platitude digne des steppes enneigées de Sibérie et un semblant de suspens marqué par la vieille technique du cliffhanger sauf que l’intrigue n’ayant guère d’intérêt – enfin pour moi – le procédé tombe à plat. Voilà, si cependant vous êtes tentés malgré tout, j’ai deux exemplaires à votre disposition.

Côté PAL, heureusement la moisson fut bonne.

J’ai commencé le mois avec une relecture de La Servante écarlate de Margaret Atwood. Je ne referai pas de chronique sur ce roman, mais vous pouvez aller lire celle que j’avais écrite en mars 2012 (cliquez sur le lien du titre). Je venais de voir la saison 1 de la série éponyme et il me fallait voir quels changements avaient été opérés dans cette adaptation TV. Il y en a en effet plusieurs, mais sans que cela dénature le roman. Ce sont des personnages du roman rassemblés en un seul dans la série ; des événements parallèles développés dans la série et qui ne pouvaient l’être dans le roman puisque le lecteur n’a accès qu’au point de vue de l’héroïne, etc. Mais le roman suggère aussi des éléments non développés dans la série, ou à peine, comme le fait que Defred fasse le récit de son expérience après les faits, et que les bandes sur lesquelles elle a enregistré sa confession soient analysées et étudiées plusieurs dizaines d’années plus tard. Ce qui m’a un peu frustrée dans le roman est cette fin justement ouverte, qui laisse tout suggérer. Je suis curieuse de voir ce que les scénaristes auront imaginé pour la saison 2 de la série.

Le deuxième roman du mois était dans ma PAL depuis un temps immémorial : La Place d’Annie Ernaux. Pour les fidèles de ce blog, vous savez déjà à quel point j’apprécie cette auteure (La Femme gelée ; L’autre fille et Mémoire de fille -hélas non chroniqué). La Place est un roman en hommage au père. Il s’ouvre sur sa mort puis Annie Ernaux remonte le cour du temps et le fait défiler avec cette façon bien elle de dire les choses, certains disent avec froideur, je dirais avec justesse, sans jamais, là encore, tomber dans le pathos facile, « une écriture plate » comme l’auteure l’a définie elle-même avec sévérité, et qui est bien loin de l’être pour moi. Un hommage au père donc, sans complaisance, qui montre l’écart entre elle et lui, mais qui laisse percer une affection restée muette.

Pour ma troisième lecture, j’ai choisi un roman de Liane Moriarty, Le Secret du mari. En septembre j’avais vraiment aimé Petits secrets, grands mensonges de la même auteure, et j’avais envie de me replonger dans son univers. J’ai été un peu moins emballée, essentiellement parce que les personnages de Petits secrets… m’avaient infiniment plu et que ceux du Secret m’ont paru plus fades en comparaison. Si j’évite de comparer les deux romans, Le Secret du mari reste un très bon roman, j’ai retrouvé avec plaisir cette façon qu’a l’auteur de tisser plusieurs fils pour, au terme de la lecture, surprendre le lecteur. Les personnages féminins sont là encore piliers de l’intrigue. J’ai vu que son dernier roman venait de paraître mais j’ai un peu peur que ces intrigues soient toujours un peu construites sur le même modèle, à voir quand il sortira en poche.

Et enfin, quatrième et dernière lecture, finie au petit matin : La Littérature, pour quoi faire ? d’Antoine Compagnon. Il s’agit d’une leçon inaugurale au Collège de France. Autant vous dire que cette lecture est exigeante, mais passionnante. Antoine Compagnon essaie donc de comprendre la place de la littérature au XXIe siècle, ce qu’elle peut encore apporter alors qu’elle est si concurrencée. Il émet ainsi plusieurs raisons en revenant au préalable sur la critique littéraire (et universitaire) et son évolution. Une lecture qui séduira sans doute davantage les anciens étudiants en lettres.

Outre ces lectures achevées (ou presque), j’entame ce mois de mars avec trois lecture en cours : La Vague de Todd Strasser ; La Guerre de Catherine adaptation BD aux éditions de la Rue de Sèvres du roman éponyme de Julia Billet et mis en image par Claire Fauvel ainsi qu’une relecture du Colonel Chabert de Balzac. Ces lectures devraient être achevées ce week-end, autant vous dire donc que le mois de mars commence en force.

Je vous souhaite un beau mois de mars ensoleillé et doux.

 

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12 Commentaires

  1. Mimi23

     /  mars 1, 2018

    Je te conseille le dernier roman de Liane Moriarty : « Un peu, beaucoup, à la folie ». Un titre très « kitch », mais un roman plein de rebondissements et une belle description des travers humains …

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  2. Giny

     /  mars 1, 2018

    C’est toujours un plaisir de lire de tes nouvelles sur ton blog. Bravo pour ces lectures et tant pis pour l’abandon, on ne peut pas passer du temps sur un livre qui n’apporte rien…

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  3. Lectures Gourmandes

     /  mars 1, 2018

    Un joli bilan ! La servante écarlate (le roman et la série) a été un coup de cœur 2017 pour moi 🙂
    Annie Ernaux est une de mes autrices préférées, j’ai une préférence pour Mémoire de fille (que j’ai lu plusieurs fois). Sinon, je te conseille aussi Une femme…

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    • Pour moi aussi et j’ai hâte de voir la saison 2.
      Il me reste (heureusement) encore plusieurs des romans d’Annie Ernaux à lire dans ma PAL 😉 ! Merci pour le conseil.

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  4. Beau bilan des plus honorables ! Et hop, voilà mars !

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  5. J’ai beaucoup aimé La guerre de Catherine et je suis sûre que tu vas l’apprécier aussi. Bon mois de mars à toi et belles lectures !

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  6. Comme toi je lis mais j’ai plus de mal avec la rédaction de mes billets, là je m’y suis mise, je garde espoir et j’ai pensé à toi lors d’une de mes lectures ; j’ai enfin lu « les vies extraordinaires d’Eugène. Bonnes lectures pour ce mois de mars (qui semble bien commencé ) les guerres de Catherine me tente beaucoup. Bises

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  7. Comme je te comprends pour les chroniques en retard ! Je pensais avoir bien écrit pendant les vacances et ma pile de livres lus en attendant de billet étaient presque tombée à zéro mais c’était sans compter qu’en vacances, je lis plus ! J’ai donc réussi à ré-accumuler quatre livres non chroniqués au moment de la rentrée. Ça commence bien ahah !
    BREF ! Les derniers livres (et quasi les seuls, soit dit en passant) que j’ai eu l’heur de recevoir en SP me sont également tombés des mains. C’est à se poser des questions sur certains choix éditoriaux parfois, honnêtement.
    J’avais écouté en podcast cette fabuleuse leçon inaugurale d’Antoine Compagnon au Collège de France. C’était passionnant. Quelle excellente idée de l’avoir édité en version papier !
    Je te souhaite un mois de mars florissant de littérature, George !
    Bises douces :*

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  8. estellecalim

     /  mars 8, 2018

    Il faut que je lise Moriarty. Je dois même en avoir un en audio. Et je dois aussi avoir le Compagnon dans ma bibliothèque pro 🙂
    et il vaut mieux que tu ai le temps de lire et pas celui d’écrire des billets plutôt que l’inverse 😉

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  9. Sabine

     /  mars 11, 2018

    Contrairement à toi, quand j’ai trop de pensées en tête, impossible de lire : c’est ce qui se passe depuis déjà 4 mois, j’ai beaucoup de mal à bouquiner et c’est super frustrant, moi qui adore lire (je suis parfois limité boulimique).

    Les chapitres de 3 pages, je confirme, c’est insupportable : je trouve que ça donne un côté « zapping » à la lecture, alors qu’au contraire, quand je prends un bouquin c’est que j’ai envie de me poser.

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