Un Moi anglais ne serait pas un vrai Mois anglais sans la lecture d’un Agatha Christie. Pour cette session, j’ai donc choisi : Les Indiscrétions d’Hercule Poirot. Même si, de plus en plus, j’ai une préférence pour les romans dans lesquels les stars de l’auteure laissent leur place à des personnages inconnus, j’avais envie de retrouver ce cher Hercule.
L’action se situe à Enderby Hall, demeure de Mr Richard Abernethie. Celui-ci vient subitement de passer l’arme à gauche, plus soudainement que l’on s’y attendait. Lors de la lecture du testament, qui réunit les frères et sœurs de Richard ainsi que ses neveux, sa sœur, Cora, qui a la particularité de parler à tort et à travers, lance de façon impromptue : « Il a bien été assassiné, n’est-ce pas ? » Le doute s’installe alors dans les esprits et notamment dans celui de l’avoué et ami de Mr Richard Abernethie, Mr Enthwhistle. Le doute fait d’autant plus son chemin que Cora est retrouvée assassinée le lendemain. Troublé par ses événements, Mr Entwhistle s’en va quérir Hercule Poirot.
Dans ce roman, Agatha Christie retarde la venue de son personnage phare. Une longue première partie présente les différents personnages notamment à travers les yeux de Mr Entwhistle qui semble mener l’enquête. Très vite on se rend compte que chaque membre de la famille peut avoir un mobile, tous étant en manque d’argent certain. L’héritage de ce bon Richard est donc une aubaine. Cette première partie est intéressante car, comme Mr Entwhistle, le lecteur tente de comprendre ce qui se passe dans cette famille. Mais, vous vous doutez bien, que l’on pédale vite dans une bonne semoule et que l’on se sent très vite perdu.
C’est un sentiment que j’ai souvent en lisant les romans d’Agatha Christie : celui d’être totalement balader. Et quand survient Poirot, on n’est pas mieux loti. Car Hercule a le chic pour rester évasif et s’intéresser à des phrases, des détails qui nous étaient totalement passés au-dessus de la tête.
On attend alors cette fameuse scène finale où Poirot réunit tout le monde et orchestre ses révélations. J’ai quand même eu l’impression qu’Agatha exagérait un peu, avec le peu d’indices qu’elle distille, des allusions minimes, il faut vraiment s’appeler Poirot pour trouver le meurtrier. L’intrigue est donc, (et c’est tant mieux, car rien de plus décevant de découvrir le meurtrier avant la fin) d’une construction impeccable et jusqu’au bout le lecteur est dans le flou.
Outre l’intrigue et ses rebondissements divers, un point m’a beaucoup plu. Poirot est à la retraite au moment où Mr Entwhistle fait appel lui. On connaît les sentiments contradictoires d’Agatha pour son personnage et sa petite tendance à se moquer de lui. Il y a donc une scène très drôle où Poirot annonçant son nom à la jeune génération est dépité de constater que personne ne le connait :
– Hercule Poirot pour vous servir.
Et Poirot fit une révérence.
Les personnes présentes ne manifestèrent ni étonnement, ni appréhension. Apparemment, cela ne leur disait rien.
Un opus donc plutôt très réussi.
Roman lu dans le cadre du Mois Anglais 2020 organisé par Titine et Lou
Thème : Un roman d’Agatha Christie.
Airelle
/ juin 3, 2020Je ne me souvenais plus de celui-ci. j’ai toujours du plaisir à relire Agatha Christie.
les Livres de George
/ juin 3, 2020Moi aussi, je reviens régulièrement vers elle car je sais que je vais passer un bon moment de lecture.
Syl.
/ juin 3, 2020Pas lu, mais dans ma pile en attente… L’épisode télé est génial avec Suchet ! Je ne sais pas si tu l’as vu, mais la scène finale me donne chaque fois la chair de poule.
les Livres de George
/ juin 3, 2020Non je n’ai pas vu l’adaptation, il va falloir que je la cherche, peut-être en replay quelque part.
Yoda Bor
/ juin 3, 2020Un excellent livre en effet, j’avais bien aimé que Poirot n’intervienne finalement que très tard.
les Livres de George
/ juin 3, 2020Oui et son arrivée est particulière aussi.
Alexielle
/ juin 3, 2020Encore un que j’ai vu grâce à la série avec David Suchet (d’ailleurs maintenant, même quand je les lis, le personnage d’Hercule Poirot prend immédiatement ses traits) : je l’avais beaucoup aimé, plus qu’à le lire désormais ^^ Je suis d’accord avec toi « un mois anglais sans Agatha Christie n’est pas un mois anglais », mais pas sûre d’avoir le temps d’en lire un cette année ^^ Par contre, je prends vraiment plaisir à lire vos avis sur ses livres ^^ (ça compense un peu lol).
les Livres de George
/ juin 3, 2020Je suis aussi une grande fan de la série avec David Suchet.
Enna
/ juin 3, 2020J’aime beaucoup Hercule Poirot et j’adore quand Agatha Christie se moque de lui 😉
les Livres de George
/ juin 4, 2020Moi aussi !
rachel
/ juin 3, 2020Oh oui vive Hercule et tout un chouette opus alors..ouiiii
les Livres de George
/ juin 4, 2020On l’aime bien cet Hercule malgré ses défauts.
eimelle Toursetculture
/ juin 3, 2020ce sont vraiment des valeurs sûres!
les Livres de George
/ juin 4, 2020Indiscutablement.
lilas
/ juin 3, 2020Je ne l’ai pas encore lui celui-ci.
les Livres de George
/ juin 4, 2020Il y en a encore plein que je n’ai pas lus !
Lou
/ juin 3, 2020En fait en te lisant, cela confirme un peu mon détachement vis-à-vis de Poirot. J’ai lu pas mal de titres dont il était le détective quand j’étais ado, et j’avais beaucoup aimé chaque histoire. Mais quand j’ai relu Christie à l’âge adulte, j’ai finalement eu plus d’affinités avec Miss Marple et son couple d’enquêteurs. Je ne crois pas avoir encore lu de titres avec d’autres détectives. Toujours est-il qu’en te lisant, je me demande si je vais de nouveau trouver de l’intérêt à Hercule Poirot. Je suis tentée par le premier roman d’Agatha, voyons s’il me réconcilie avec lui.
les Livres de George
/ juin 4, 2020En fait tu es comme Agatha elle-même, lassée par le personnage. Moi j’ai plus de mal avec Miss Marple mais j’ai aussi moins lu de romans dans lesquels elle apparaît. Ce que j’aime dans les romans où les stars n’apparaissent pas, c’est qu’elle choisit souvent des personnages féminins et qu’on peut y lire ses convictions féministes. Je pense notamment à « Cinq heures vingt-cinq » ou « Rendez-vous à Bagdad ».
FondantGrignote
/ juin 4, 2020Tu as raison : un mois anglais sans Poirot c’est comme une coupe de fraises sans chantilly ! Vive Hercule ! et je note ce titre que j’avais oublié… 😉
les Livres de George
/ juin 4, 2020😀 ! j’adore la comparaison !
Nathchoco
/ juin 4, 2020C,’est vrai qu’on est largué pendant un bon moment avant que tout s’éclaircisse !