« Cet instant là » Douglas Kennedy

Après avoir traîné une semaine pour lire les 255 premières pages, j’ai lu les 238 pages restantes entre hier et ce matin, et pourtant je crains que mon avis sur ce dernier roman de Douglas Kennedy ne soit pas très positif. Pourtant j’étais plutôt bien disposée : un parallèle avec un roman qui m’avait plu, Le Poursuite du bonheur, une rencontre dédicace avec l’auteur le week-end dernier… oui j’étais bien disposée, un début assez encourageant… et puis….

Thomas Nesbitt, américain, écrivain du voyage, est amené à revenir sur son passé, après la réception d’une grosse enveloppe venant de Berlin. Lorsqu’il avait une vingtaine d’années, il a passé une année à Berlin au temps du Mur, du règne de la Stasi en RDA. Là il a fait la connaissance de Petra, une Allemande, traductrice, passée à l’Ouest. Entre eux c’est l’amour fou. Dans cette ambiance de Guerre Froide, leur histoire va se mêler à l’Histoire avec un H majuscule.

Dans La Poursuite du bonheur, Douglas Kennedy faisait revivre le maccarthysme aux Etats-Unis, dans ce roman-ci, il place un Américain au cœur de l’Allemagne, celle de l’Ouest et celle de l’Est. Effectivement les sujets sont proches, puisque liés par le communisme, et l’opposition entre Est et Ouest. Aussi les descriptions de Berlin coupé en deux par un mur infranchissable, l’ambiance sombre et grise de la RDA, le check point Charlie, la suspicion, les menaces et horreurs du régime totalitaire sont bien présents ; mais la RFA, avec ses junkies, ses émigrés turcs, une certaine liberté toutefois contrôlée, ses bars enfumés, cet effet cosmopolite dressent un tableau assez réaliste, et permettent d’ancrer le lecteur dans une ambiance. Toutefois rien de bien original dans ces descriptions, on est dans le convenu, et j’ai souvent pensé, par comparaison, au film de Wim Wenders Les Ailes du désir, ou à Good bye Lenin ! , deux films qui, avec originalité et précision montraient, l’un, Berlin avant la chute du mur, l’autre après. Ce qui manque à l’évocation de Kennedy, c’est une vision originale et non caricaturale de cette époque.

Thomas est un jeune homme gentil, quelque peu naïf, très américain, et Kennedy, à travers le personnage du peintre junkie qui partage l’appartement avec Thomas à Berlin, Alestair Fitzsimons-Ross, semble être la voix ironique de l’auteur sur sa vision des américains, plus précisément sur les New-Yorkais : la propreté, le rangement, l’organisation, l’enthousiasme, le sentiment de liberté exacerbée. Au début du roman du moins, j’ai aimé ce ton quelque peu moqueur. Voilà à peu près les quelques points qui m’ont intéressée dans ce roman. Malheureusement les points négatifs sont beaucoup plus nombreux.

Le point noir essentiel de ce roman se résume en un mot : mièvrerie. Car oui Thomas et Petra s’aiment, sont irrésistiblement attirés l’un vers l’autre, mais force est de constater que Douglas Kennedy ne sait pas raconter le bonheur. Tout cela dégouline de bons sentiments et d’effusion à tel point que j’avais l’impression, par moment, de lire un bon vieil Harlequin ! petit extrait de dialogues pour vous donner une idée, attention c’est du lourd :

Ce qui fera plus de cinquante ans à dormir dans mes bras. C’est beau.

Je t’aime, Thomas.

Je t’aime Petra. (p.215)

Et attention le meilleur :

Et merci à toi.

De Quoi ?

D’être toi. (p.221)

Au secours !!!! Comment peut-on encore écrire ce genre de dialogues ? comment ne pas se rendre compte de la platitude de tels dialogues? Certes le bonheur amoureux, l’extase sexuelle ne sont pas aisés à rendre compte, mais on peut quand même éviter ce genre de phrases toutes faites. A ces dialogues insipides, viennent s’ajouter des informations hautement intéressantes et que la littérature a depuis longtemps évacué devant l’inutilité de la chose, seuls les romans Harlequin continuent à nous décrire les vêtements des personnages ! Quel intérêt que Petra porte un jean et une chemise blanche, que Thomas enfile son pull et son blouson en cuir ?

C’était Petra, en jean et tee-shirt blanc sous un épais cardigan marron et une veste en tweed. (p.201) et la couleur de ses chaussettes ????

Mais cela pourrait relever du détail si d’autres points ne venaient renforcer l’impression négative. Dans ses autres romans, et je pense notamment à Une relation dangereuse, la relation idéale du couple, voire fleur bleue avait une justification romanesque, puisqu’elle était un écran de fumée pour mieux faire basculer l’héroïne dans un piège et par là même le lecteur. Mais ici rien de tout ça ! j’ai monté des scénarios qui auraient pu justifier un tel coup de foudre, je n’arrivais pas à me dire que cette vision clichée de l’amour passion ne pouvait pas déboucher sur une révélation, un coup de théâtre ! ben non, rien ! tout cela pour rien, ou du moins rien d’exceptionnel, que de l’attendu ! Avec une morale, une « thèse » qui relève là aussi du cliché : il faut savoir saisir l’instant qui se présente ! Certes ! Autant de pages, et de remplissage pour en arriver là, c’est-à-dire à cette constatation qu’il ne faut pas laisser passer sa chance ! Mais si une thèse peut être une évidence, la façon de la traiter peut donner soit un chef-d’œuvre soit un roman raté !

Je vous passerai (car je sens bien que mon billet commence à devenir un peu trop long) sur l’accumulation de pages sur le jogging de Thomas, sur des scènes répétitives, pour en venir aux dernières pages qui tiennent un peu plus le coup mais reposent sur un mélo un peu trop prononcé et qui a tendance à émouvoir un peu malgré nous.

Ce roman est donc une déception, loin de mes attentes, et de mes espoirs, trop de maladresses dans le style, une intrigue trop attendue. Pour faire référence à mon échange avec Douglas Kennedy samedi dernier, je conseillerais à Douglas de se remettre à fumer !

Pour nuancer un peu mon propos vous pouvez lire les avis de Mango et Malou, ou pour le conforter celui de Choco !

Merci à Madame Charlotte et à travers elle, feue et regrettée Bibliofolie, ainsi qu’aux Editions Belfond pour m’avoir permis de lire ce roman !

Vous pouvez visiter la page Facebook des fans français un concours est proposé pour gagner un exemplaire du roman !

Challenge 1% Rentrée Littéraire 2011 : 4/7

Défi Lecture de Mia : 5/12

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73 Commentaires

  1. Je n’ai jamais lu de livres de cet auteur, mais visiblement il ne faut pas que je commence par celui-là. L’échantillon de dialogue est assez effrayant je l’avoue (la mièvrerie me stresse). Concernant les descriptions de vêtements, je les apprécie quand elles sont bien faites, Anne Perry par exemple en fait de superbes dans ses polars historiques mais c’est vrai que c’est assez rare.

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    • les Livres de George

       /  octobre 13, 2011

      Je te conseille « la poursuite du bonheur » que j’avais beaucoup aimé ! Je pense que les descriptions d’Anne Perry ont une valeur historique aussi et doivent plus approfondies que celles de Kennedy qui ne constituent d’une simple énumération !

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  2. Hormis Cul-de-sac que j’ai adoré, je ne suis vraiment pas attirée par les autres romans de cet auteur … et avec ton billet, tu ne risques pas de me faire changer d’avis 😉

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    • les Livres de George

       /  octobre 13, 2011

      j’avais bien aimé »la poursuite du bonheur », je dois lire pour une LC sur « les charmes discrets de la vie conjugales » j’espère n’être pas déçue !

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  3. plus je lis des livres de Douglas, plus je suis déçue…. et pourtant j’ai adoré les premiers que j’ai lu, mais il est long, long, long, il faut toujours comme tu dis, 250 pages pour enfin rentrer dans le sujet, ensuite ça devient intéressant, mais ces autres cotés que tu décris trés bien gâche l’histoire….. c’est fort dommage…….
    je ne sais pas si je relirais d’autres livres de cet auteur, mais en tout cas, je ferais attention de passer mon tour sur ce titre !!! ^^

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    • les Livres de George

       /  octobre 13, 2011

      Les débuts sont toujours très longuets je suis d’accord ! c’est dommage car l’aspect Historique est intéressant !

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  4. Je n’ai jamais lu Douglas Kennedy. J » ai tendance à le mettre dans le même panier que Marc Levy…
    Bref, il était chez Giordano ce matin et il est … perché!

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    • les Livres de George

       /  octobre 13, 2011

      Ah non c’est quand même un peu mieux ! il passe à la grande librairie ce soir !!!

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  5. Dommage, c’est pourtant intéressant de mélanger l’Histoire au roman. Ceci dit, je passe volontiers, j’avais trouvé le temps long dans La poursuite du Bonheur.

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    • les Livres de George

       /  octobre 13, 2011

      Oui c’est dommage car l’ambiance Historique était intéressante !

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  6. cela fait lontemps que je n’ai plus lu cet auteur !
    je passe !

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  7. Hélène

     /  octobre 19, 2011

    Alors… comment dire ? Je suis à 100% d’accord avec toi Georgette, alors que jusqu’à présent le petit père Douglas Kennedy ne m’avait pas déçue à part un poil peut être pour La Femme du Vème, que j’estime râté. Mais là, là, ce n’est pas du ratage, non, pour moi c’est du foutage de gueule, je suis furieuse, d’autant plus qu’il est passé à la grande librairie et qu’il a eu une pluie d’éloges… ce bouquin est un ramassis de cucugnetterie cousu de fil blanc, franchement j’ai adoré La poursuite du Bonheur, l’homme qui voulait vivre sa vie, cul de sac et le dernier quitter le monde, pour ce sont de très bons romans populaires, celui ci non, il est plus que nul, du roman de gare de bas étage. c’est tout.

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    • les Livres de George

       /  octobre 19, 2011

      Voilà qui est dit 😉 ! ce roman manque de travail, c’est le moins qu’on puisse dire ! pour la Grande Librairie c’est de plus en plus une émission commerciale, et déprimante surtout justement celle où était invité Kennedy ! « la poursuite du bonheur » reste pour l’instant celui que je préfère, pour « l’homme qui voulait vivre… » j’ai trouvé la fin risible et cousue de fil blanc, alors que tout le début sur le crime etc était pas mal fait, ensuite j’ai eu l’impression qu’il ne savait pas comment finir ! je vais faire une dernière tentative avec « les charmes de la vie conjugale… » après je crois que j’aurai fait le tour (« Relation dangereuse » ; « Rien ne va plus »… lus aussi!). Ah si je tenterai quand même « cul de sac » que beaucoup aiment aussi !
      Merci pour ton commentaire enflammé, j’aime beaucoup !

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  8. Hélène

     /  octobre 19, 2011

    Tu sais quoi George ? Je suis à 500 % d’accord avec toi et super déçue par ce dernier Douglas Kennedy. Je suis pourtant plutôt cliente : j’ai adoré « l’homme qui voulait vivre sa vie »; « cul de sac », « la poursuite du bonheur » et « quitter le monde ». « La femme du Vième » m’a semblé bcp moins réussi, mais ça … ça… comment dire ? mais c’est nul de chez nul, de la cucugnetterie à la louche, une histoire cousue de fil blanc, mais c’est du roman de gare de base, bref, O pointé. Je suis dans Limonov d’Emmanuel Carrère depuis hier soir et j’ai changé de planète.

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  9. Alex"

     /  janvier 23, 2012

    Douglas Kennedy a du bagage. Les certains clichés présent dans son livre sont critiqués par lui même ou alors soulignés. Entre autres les clichés amoureux ne sont qu’un reflet de vous, de nous mêmes ! Mais ce n’est surement pas dans son style d’écriture que l’on trouve le cœur de l’artiste mais dans la philosophie, dans l’histoire et dans le vécu de l’œuvre. De nos jours les écrivains sont banalisés, dénigrés. Pourquoi ? Car le style doit être parfait, l’histoire suivre une ligne construite d’avance en corrélation avec les désirs du lecteur. Notre époque impose une façon de pensée, d’écrire ! Mais où sont passé les « Mort a crédit » de Céline et j’en passe ! Roman révolutionnaire ! Aujourd’hui une pareille écriture nous vaudrai d’aller en enfer selon certain critique. La liberté d’expression ? Un roman reste une roman. Un écrit est un écrit, et l’implicite qui se cache derrière n’est pas à mettre dans l’ombre même si ne ne pouvons le comprendre dans une œuvre, c’est justement ça qui nous fait rêver et construire notre propre histoire, qui permet de le mettre en relation avec notre passé par rapport a ces écrits. Ne vous arrêtez pas aux critiques, lisez, argumentez, faites vous votre propre opinion, mais s’il vous plaît arrêtez de juger les écrits. La pensée est collective mais nous n’avons pas tous les moyens de l’exprimer.
    Enfin, ce livre je le recommande a tous ceux qui ont une culture déjà solide, livre intérressant et prenant, comme TOUS les Kennedy (sans etre un pro-Kennedy). Pouvoir écrire est un droit. Pour un écrivain, la critique de son œuvre (négative) rabaisse l’homme pour lui montré que ce qu’il a fait est mauvais, et donc que lui même est mauvais a travers son travail. Tous les écrits valent quelques choses, il faut juste avoir du recul, le remettre dans son contexte et cerner quelle genre de personnalité êtes vous ; conservateur ? ouvert ? Lecteur occasionnel ? Critique ( que je méprise ) ? etc…
    Veuillez m’excusez pour la longueur de mon propos mais le monde se referme autour de vous tel un filet et vous rester dedans sans chercher la moindre sortie. Avant « d’avoir le pouvoir » de critiquer un écrit il faudrait connaitre sur le bout des doigts l’histoire, la vie, l’époque de l’auteur.
    Bonne soirée cher Lecteur !

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  10. Bonsoir Alex, merci pour ce commentaire.
    Je vois que nous n’avons pas le même avis à la fois sur ce roman et sur la fonction de la critique. Déjà je tiens à préciser que je ne suis pas critique, mais lectrice, et que c’est en tant que lectrice que je donne mon avis sur ce roman, tout comme vous le faites ici dans ce commentaire. Contrairement à vous je ne pense pas que l’on doive tout connaître d’un auteur pour pouvoir juger son oeuvre, c’est une conception ancienne de la critique (cf. les Lagarde et Michard), et qui est totalement utopiste, tout comme la critique psy qui se proposait d’analyser l’auteur à travers son oeuvre. Effectivement la littérature aide à nous comprendre, mais ce roman de Kennedy ne m’a rien apportée, et si l’expression des sentiments tels qu’ils sont écrits dans ce roman me paraissent être des clichés, c’est que j’ai trouvé ailleurs, dans d’autres romans, chez d’autres auteurs, une expression des sentiments qui me touchent davantage. Nous ne sommes pas tous sensibles à la même chose, car nous avons chacun notre histoire, et notre culture.
    Le rôle d’un critique est de donner son avis sur un roman et non sur l’oeuvre ou la vie d’un auteur. Je ne crois pas avoir dit que Kennedy était un mauvais auteur, j’ai simplement donné mon avis sur la lecture de CE roman, que je trouve moins intéressant, et moins bien écrit que d’autres qu’il ait pu écrire. Une critique ou un simple avis de lectrice n’est valable que s’il est argumenté, ce que je m’efforce de faire dans mes billets, humblement, et ce que vous faites vous-même,une fois encore, dans ce commentaire.
    Cela dit il est toujours intéressant d’avoir des avis contradictoire et je vous remercie donc pour ce commentaire, comme je suis très heureuse que ce roman vous ait plu, ce ne fut pas le cas pour moi, tant pis.

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  11. Mila

     /  septembre 8, 2012

    J’ai lu environ 10 romans de Douglas Kennedy. Autant dire que j’adore cet écrivain. Seulement 2 m’ont déçue: « la femme du Vè » et « cet instant là ». Je passerai sur « Cul de Sac » qui est assez particulier, et ne ressemble pas au style habituel de Kennedy.
    « Cet instant là »…. que dire…. l’image clichée de l’Amérique contre l’URSS, vue, revue et re revue. Quant à cet amour gnan-gnan! J’ai cru lire un livre à l’eau de rose: « à nous (…) à nous mon amour »………. « dis-moi que tu m’aimes. (…) je t’aime (…) et je t’aime! » ………. « je t’aime Petra (…) je t’aime Thomas ». Il y a toujours eu des histoires d’amour dans ses anciens livres, mais il ne me semble pas avoir vu autant de répetitions de dialogues aussi mielleux. On a envie de les secouer, ou de secouer Kennedy en se disant « mais pourquoi, pourquoi nous a t-il pondu ces deux personnages? » Si on ajoute à cela les nombreuses longueurs, j’ai dû, à plusieurs reprises sauter des paragraphes.
    Le livre ne devient intéressant que vers la page 330 jusqu’à la page 380. C’est bien peu.
    En gros, « Cet instant-là » fut une bonne déception. Ce n’est pas pour autant que je bouderai les autres bouquins que Kennedy écrira, loin de là, mais j’espère sincèrement que les prochains romans seront à la hauteur des précédents.

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  12. Morgan

     /  janvier 12, 2013

    Je viens de le finir et je partage, hélas, votre opinion. Le pire, c’est l’histoire qui nous est racontée une deuxième fois du point de vue du personnage féminin… Mais de la même exacte façon ! De qui se moque-t-on ?
    Cela dit, il a écrit de bons romans, mes préférés étant ‘The Big Picture’ (en français ?) et celui qui se passe en Australie. Ce n’est pas de la littérature, mais c’est bien fichu et divertissant.
    Il me semble qu’il débloque un peu depuis ‘La femme du Cinquième’, pour l’intrigue duquel il ne s’était pas foulé. Il me semble qu’il avait déménagé en Europe (en France ?). Donc, nos conseils, Doug : tu recommences à fumer et tu rentres à la maison. (ou tu changes d’éditeur ?)

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    • Merci de venir partager votre avis ici ! Effectivement ce roman est vraiment très en-dessous ! « La poursuite du bonheur » reste mon préféré, et je ne pense pas lire « la femme du 5ème » dont j’ai souvent entendu de mauvaises critiques de lecteurs !
      J’espère que depuis il s’est remis à fumer 😉 et un petit séjour dans son pays ne peut que lui faire du bien 😉 !

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  13. Je n’ai pas lu celui-ci, j’ai arrêté de le lire, je me suis lassée et ton avis ne donne pas envie de recommencer

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à vous....