« La Peste » Albert Camus

Deux circonstances m’ont portée à me plonger dans ce roman d’Albert Camus. La première : faisant passer des oraux blancs sur ce roman, je me suis dit qu’il serait bon que je le lise (je tiens à préciser cependant que je ne suis pas la prof des élèves passant les oraux!! que l’on ne me prenne pas pour une prof indigne!!!). L’autre raison est bien sûr de célébrer le cinquantenaire de la mort de Camus… et peut-être y en a-t-il une troisième… cet auteur était très aimé par mon père… mais c’est une autre histoire !

Ainsi donc, délaissant Claire Messud et son Les enfants de l’empereur, je me suis immergée dans ce roman. Difficile de donner son avis sur un roman aussi riche.

Composé de 5 parties, le roman est rédigé dans un style neutre, objectif. Dès le début, il nous est dit : « Les curieux événements qui font le sujet de cette chronique se sont produits en 194., à Oran. » Il s’agit donc bien de la chronique d’une épidémie depuis l’apparition des rats jusqu’à la disparition de l’épidémie. Nous suivons pas à pas l’avancée et les ravages de la maladie à travers le personnage du médecin Rieux.

Mais… ce roman va bien au-delà d’un simple récit objectif.

Deux thèmes principaux (si on exclut celui de l’épidémie) sont donc rassemblés dans ce roman.

Le premier est le parallèle sans cesse fait entre la peste et la guerre. Le roman paraît en 1947, et l’on connait l’investissement de Camus dans la Résistance. Ainsi, à plusieurs reprises dans le roman, Camus file-t-il la métaphore, comme à travers cette phrase : « Il fallait lutter de telle ou telle façon et ne pas se mettre à genoux ». Ou encore : « Ce furent ces incidents qui forcèrent les autorités à assimiler l’état de peste à l’état de siège et à appliquer les lois qui en découlent ».

Outre ces phrases significatives, plusieurs évènements nous font immanquablement penser à la guerre : le rationnement, le parkage dans les stades, le marché noir ou encore la liesse de la fin de l’épidémie qui nous renvoie au jour de la libération.

Une fois que l’on a dit cela, qu’avons-nous dit? Parce que finalement ce qui semble surtout importer à Camus reste le comportement de l’homme face à ce type d’évènements qu’il s’agisse après tout de la peste ou de la guerre. Comment l’homme, vivant jusqu’alors une situation normale, réagit-il quand cette situation devient anormale? Autour du Dr Rieux, gravitent plusieurs personnages dont le comportement devient symbolique. Touchés ou non par la peste, ces personnages reflètent, incarnent les vices et les vertus de l’homme. Résolument optimiste,malgré tout, Camus parvient à nous faire réfléchir sur la nature humaine, sur l’amitié… mais aussi sur cette nécessité de se révolter et de ne pas accepter l’inacceptable, comme la mort d’un enfant innocent… ne pas se résigner, voilà sans doute le maître mot.

Cette lecture a eu un grand effet sur moi, d’autant plus que je ne m’y attendais pas, et que si les circonstances ne m’avaient plus ou moins forcée à le lire j’aurais sans doute continué à le négliger.

On peut toutefois regretter un ton (et non un style!) un peu démodé et très symbolique des années cinquante. Des termes comme « auto », un côté empesé dans l’expression et très écrit, qui marquent indéniablement cette époque.

Un roman marquant et intéressant, riche de sens et d’enseignements !

NOTE : 8/10

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39 Commentaires

  1. SABRINA

     /  novembre 24, 2013

    CE LIVRE EST LE MELLEURE

    Réponse

à vous....