« Je suis Adèle Wolfe » Ryan GRAUDIN

Graudin Wolfe couvRyan Graudin est une auteure américaine que j’ai découverte il y a deux ans avec son roman Fuir la citadelle. Quand j’ai accepté de lire Je suis Adèle Wolfe, je n’avais pas fait le lien, c’est en recevant le roman et en lisant la quatrième de couverture que les choses me sont revenues à l’esprit. J’avais été passionnée par Fuir la citadelle, par son rythme, ses personnages, l’histoire… l’idée de lire un nouveau roman de cette auteure m’a tout de suite emballée. Ce qui m’a séduite également dans ce nouveau roman est incontestablement sa couverture et bien évidemment l’intrigue, une uchronie : et si Hitler avait gagné la guerre ?

Yael est juive et vient d’être déportée avec sa mère dans un camp de concentration. Nous sommes en 1944. Dans la longue file de déportés qui s’amassent à l’entrée du camp, elle est repérée par le Dr Geyer, homme froid, au regard de serpent. Il la désigne et la réserve pour l’Expérience 85, une expérience médicale cherchant à transformer les non-aryens en aryens.

En 1956, alors qu’Hitler règne, avec l’empereur Hirochito, sur la quasi totalité du monde, nous retrouvons Yael, rescapée des camps, dans un groupe de résistants. Pour renverser l’ordre des choses, il n’y a qu’une solution : tuer Hitler. La course de moto, le Tour de l’Axe, va leur donner l’occasion rêvée. Yael va prendre la place d’Adèle Wolfe, lauréate de l’an dernier. Cette Adèle Wolfe avec laquelle Hitler avait dansé lors du bal de clôture de la course.

Je suis Adèle Wolfe est, comme je le disais au début de cette chronique, une uchronie qui flirte avec la science-fiction, mais un tout petit peu. Le roman se partage entre les évènements de 1944 (Avant) dans le camp de concentration et les évènements de 1956 (Aujourd’hui) sur la course. Yael/Adèle est une jeune fille marquée de façon indélébile par les horreurs qu’elle a vécues et vues durant sa captivité. Son matricule gravé en lettres de feu sur son avant bras la renvoie sans cesse à cette année 44 où tout a basculé. Sa haine contre Hitler et sa volonté de faire cesser le génocide est une motivation indéfectible. Pour se rappeler sans cesse cette motivation et le souvenir des personnes qu’elle a perdues, elle s’est fait tatouer des loups qui viennent masquer la marque de l’infamie. Cinq loups qui chacun incarne un être aimé, une force.

Mais Yael est aussi une machine de guerre, une force, une intelligence qui fait d’elle la seule capable de relever le défi.

graudin wolfe tranche

Le Tour de l’Axe est une course de moto surhumaine qui s’étend sur plus de 20 000 kilomètres. La compétition est rude et sans merci entre les participants. Ouverte aux Allemands et aux Japonais, elle rassemble les meilleurs éléments des deux pays. Luka Löwe et Tsuda Katsuo ont leur revanche à prendre et sont les principaux rivaux de Yael/Adèle. Mais voilà que vient se greffer le frère jumeau d’Adèle, Félix. Si Yael a su se préparer physiquement, a emmagasiné des tonnes d’informations sur les différents participants, sur la course, comment donner le change humainement face à un frère, face aux souvenirs qui les lient et qu’elle ne connaît pas ? Et puis que s’est-il réellement passé entre Luka et Adèle l’an dernier ? Yael va devoir s’adapter et faire face à des sentiments qu’elle pensait oubliés.

Ryan Graudin réitère le miracle et plus encore. J’ai réellement adoré ce roman que j’ai lu en deux jours et que j’ai refermé avec regret. Ce qui me console est qu’une suite, déjà parue aux Etats-Unis, devrait paraître en France au printemps 2017.

Outre l’action et les personnages, l’idée de l’uchronie, d’une victoire d’Hitler, si elle n’est pas nouvelle en soi en littérature permet une réflexion. Ryan Graudin ne s’en sert pas comme un simple prétexte narratif mais explore les conséquences et s’appuie sur des faits historiques et des hypothèses soulevées par des historiens. De même la période des années 40 s’appuie sur une connaissance historique et des faits avérés. L’auteure, à la fin du roman, souligne : Le monde décrit dans ces pages aurait pu devenir le nôtre. En certains endroits, en un autre temps, il le fut, et nous devrions tout faire pour ne jamais l’oublier. (p.343).

Sortie en librairie le 7 septembre 2016.

Roman lu dans le cadre des challenges 1% Rentrée Littéraire 2016 et Femmes de Lettres.

dames de lettres

Merci aux Editions MSK.

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5 Commentaires

  1. Ce roman me tente pas mal ! Mais je vais attendre que la suite soit sortie, et d’avoir fini quelques séries ; c’est plutôt une bonne motivation, jusqu’au printemps 😉

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  2. Tout à fait le genre de couverture de livre qui me fait fuir, en revanche, comme tu l’as dévoré en 2 jours, et qu’en plus il s’agit d’une uchronie (avec la dystopie, je me rends compte que j’aime de plus en plus ce genre de livre), si je le croise à la bibliothèque, je le prendrais peut-être !

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  3. Une auteure totalement inconnue pour ma part, je n’ai jamais lu d’uchronie non plus, j’espère que je le trouverai à la bibliothèque

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  4. Tu viens de me donner super envie de lire ces bouquins 🙂 Hop dans ma wish-list !

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  5. Une uchronie dans laquelle Hitler a gagné la guerre ? Il me le faut !!! 😉 (on a tous nos petites marottes)

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à vous....