« Les derniers flamants de Bombay » de Siddharth Dhanvant Shanghvi

Ce roman a entraîné chez moi une réflexion autour des envois en Service Presse. Comment appréhender un roman envoyé dont, souvent me concernant, je ne connais pas l’auteur. Je me suis rendue compte que souvent je n’étais guère enthousiaste sur ces romans reçus, choisis pourtant… à part un ou deux (et encore), je les lis d’une façon différente, incontestablement. Cette impression a été très forte pour ce roman-ci ! Le début fut laborieux mais je me suis accrochée, parce que je voulais être juste, envers Babélio, envers l’éditeur et aussi, bien sûr envers l’auteur… donc je l’ai fini !

Nous sommes à Bombay, là gravitent plusieurs personnages : un pianiste homosexuel et extravagant, Samar, son ami américain, Léo ; un jeune photographe doué, Karan ; une actrice belle et sensible de Bollywood, Zaira; une femme mariée, Rhéa; un ministre véreux et son fils. Nous sommes donc dans le haut du panier, dans la jet-set, le côté people de Bombay. Tout bascule quand Zaira se fait assassiner dans un bar… alors se révèlent les méthodes très peu scrupuleuses du gouvernement.

L’histoire en elle-même est intéressante, et offre un visage de Bombay moderne et loin de ce que j’avais pu lire dans le roman de Swarup Les aventures fabuleuses d’un indien malchanceux qui devint milliardaire, mais on est loin aussi de ce roman merveilleux Ma soeur, mon amour qui m’avait bouleversée… Ici ce qui m’a gênée  se résume en quelques points :

Tout d’abord, le style. Pardon mais j’ai souvent eu l’impression de lire un roman-photo sans les photos ! Les dialogues sont creux et dignes des cours de lycée. D’autre part, l’évocation de l’Inde, et de Bombay en particulier, ne parvient pas à rendre l’atmosphère, on ne sent rien, on ne voit rien… comme on est loin de la plume magnifique de Divakaruni, cette plume qui nous fait ressentir l’Inde, ses fragrances, son effervescence… ici, on a droit à une énumération de lieues, et à des envolées lyriques ampoulées.

D’autre part, certains personnages sont caricaturaux, et notamment Samar, le pianiste homosexuel. J’ai eu droit à tous les poncifs sur l’homosexualité : la femme idéale et idéalisé, l’extravagance de l’homosexuel, le SIDA, l’amour immodéré pour un petit chien (qui frôle le ridicule, non qu’il soit ridicule d’aimer son chien, c’est plus le traitement de cet amour que je trouve ridicule!!!)… Les sentiments sont trop exacerbés, trop surfaits, si bien que j’ai été peu touchée par les préoccupations sentimentales de tous ces personnages. (Attention spoiler à suivre!!!) Je crois que le summum est la mort du bébé de Rhéa par un singe : évènement totalement invraisemblable (du moins dans un roman)  parce qu’il arrive comme un cheveu sur la soupe et que finalement il n’apporte rien de nouveau ;  le traitement de la mort de cet enfant nouveau-né est froid sans parler de la non douleur de la mère, et de la figure ridicule du père dont la souffrance est si mal rendue, la mort du chien de Samar est plus émouvante et plus longuement traitée, un comble !

Enfin, le traitement des relations entre les personnages ne m’a pas convaincu. On assiste sans fin à des considérations sentimentales, à des redites (le don des lucioles par le mari de Rhéa est narré au moins 4 fois, sans que cela apporte rien de nouveau), certains passages sont mêmes invraisemblables (mais peut-être est-ce dû au fait que j’avais en main des épreuves non-corrigées) : on nous dit que Samar et Léo quittent Bombay pour se réfugier chez des amis loin de Bombay, puis plus rien, quelques pages plus loin on retrouve Samar et Léo à Bombay chez eux sans que l’on nous ait dit qu’ils étaient rentrés !

Ce roman n’en finit pas de finir, et je suis parvenue à la fin épuisée et lassée par les nombreuses redites.

Donc au final, je suis parvenue, non sans mal et sans soupirs d’exaspération, à la fin, sans être mauvais, ce roman ne m’a pas touchée, n’a pas su me captiver…

Petite note finale, concernant la couverture. Je la trouve magnifique mais un peu racoleuse par rapport au contenu ! dommage !

Merci à Babelio et aux éditions des Deux Terres (dont les couvertures sont toujours très belles).

1/7

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18 Commentaires

  1. Euh… je suis en train de le lire… Avec une couverture toute blanche. Mais dis moi, babelio n’a pas demandé d’attendre fin aout pour la parution du billet?
    de toute façon, il faut que je le termine ce bouquin…

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  2. bravo tu vas quand même jusqu’au bout, moi quand ça ne me plait pas du tout j’abandonne…j’ai tellement d’autres livres à lire et si peu de temps

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  3. Et dire que j’ai failli le lire via Dialogues Croisés!!! J’ai bien fait de m’abstenir 😉

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  4. C’est vrai que le coup du singe meurtrier et des lucioles qui reviennent 4 fois, sans parler des nombreuses allusions au sexe, c’est quand même fort de café !
    Je partage ta déception 😉

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    • leslivresdegeorgesandetmoi

       /  août 27, 2010

      J’ai vraiment eu du mal à le lire…. à de très rares passages près !!!!

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  5. Je suis plus indulgente que toi, même si je reconnais des défauts récurrents à ce roman… 😉
    Pour les services de presse et autres partenariats, j’essaye de ne choisir que des livres que j’ai déjà envie de lire. Bon, là, ce n’était pas le cas, mais je refuse de plus en plus ces romans inconnus qu’une attachée de presse vient vous vanter par mail !

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    • leslivresdegeorgesandetmoi

       /  août 27, 2010

      Effectivement j’ai lu ton avis, tu es sans doute l’une des rares à avoir mieux accroché, mais c’est bien aussi ça montre qu’un livre peut aussi toucher !
      La présentation me faisait envie, mais je crois que j’ai surtout buté sur le style ampoulé….

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  6. Décidément, en voilà un livre à ne pas lire !

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    • leslivresdegeorgesandetmoi

       /  août 27, 2010

      Visiblement oui, ce n’est pas l’enthousiasme !!!

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  7. Décidément, une pluie de mauvaise critique pour ce roman ! Il m’attirait, il ne m’attire plus. Au moins, je lis autre chose pendant ce temps.

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    • leslivresdegeorgesandetmoi

       /  août 27, 2010

      Avec tout ce qu’il nous reste à lire, ne perdons pas trop de temps avec ceux dont on pourrait se passer 😉

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  8. Il se fait un peu éreinter sur la toile ce roman. .. Moi aussi j’aime la couverture… Très sensuelle.

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    • leslivresdegeorgesandetmoi

       /  août 27, 2010

      Oui c’est vrai… la couverture est belle mais n’a pas grand rapport, je trouve avec le contenu…

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  9. Et bien me voilà avertie! J’aime beaucoup ta manière d’écrire et de décrire ton ennui et de ton agacement de lectrice, tu fais cela à merveille ^^

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  10. en ce qui concerne les partenariats, moi c’est souvent l’inverse : je découvre avec enthousiasme des livres dont souvent je ne connais les auteurs. Evidemment, il y a des déceptions mais dans l’ensemble, je fais de belles découvertes… En ce qui concerne ce roman, je comprends ton ennui car j’ai lu beaucoup d’extraits qui me m’ont détourné de ce roman !
    J’ai acheté Swarup et j’ai vu l’adaptation qui m’a conquise !
    PS : Je n’oublie pas mon challenge Sand, j’ai lu une nouvelle dont je publierai le billet dans les semaines à venir…

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    • leslivresdegeorgesandetmoi

       /  août 29, 2010

      Coucou Maggie !!!!
      J’ai été déçue par Swarup j’ai trouvé cela trop répétitif et le film m’a paru un peu éloigné du livre !!!
      Pour le Challenge Sand il faut que je fasse un récapitulatif pour relancer la machine….

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à vous....