« Les Clés du jardin d’étoiles, tome 1 » de Sylvie Molinari

Voilà un roman jeunesse qui a suscité bien des énervements ! et c’est bien dommage parce qu’il présente une intrigue poétique et à la fois sociale assez intéressante.

Ismaël a huit ans, il vit avec sa maman, son père vient de mourir dans un accident de voiture. Alice, la maman, trouve un emploi chez une vieille femme mystérieuse : Héloïse Hacquet. Ne pouvant payer la garderie du soir de l’école privée, Alice se voit obligée d’emmener Ismaël chez Héloïse après l’école. L’enfant doit se cantonner à la cuisine, mais la curiosité est plus forte, et le petit garçon va découvrir des choses étranges : une bougie qui ne se consume pas, une chatte qui fait des clins d’œil et des sourires… jusqu’au jour où le petit garçon rencontre des fées, une nuit, dans le jardin de la vieille dame.

Je suis un peu embêtée pour parler de ce roman, car je distingue l’intention et la réalisation. L’idée de l’intrigue est belle : la rencontre d’un petit garçon avec cette vieille femme est douce et touchante ; le monde magique des fées est très poétique… MAIS

Malheureusement il y a beaucoup de MAIS. Tout d’abord, un MAIS pour une intrigue qui, si elle est belle, n’est pas bien ficelée, et j’ai noté plusieurs longueurs, redites, une certaine stagnation, une accumulation d’événements magiques qui finissent par perdre la lectrice de bientôt 40 ans que je suis. Ce n’est cependant pas ce qu’il y a de plus embêtant, car des faiblesses dans un premier roman, ce n’est pas rare, et c’est pardonnable.

Mais je crois que ce qui m’a particulièrement énervée, et déçue, sont les multiples fautes à la fois de ponctuation et de français. Il ne s’agit pas de deux trois coquilles, mais véritablement d’une accumulation qui plombe le roman et c’est vraiment bien dommage. Quand on écrit pour la jeunesse, je pense qu’il faut être encore plus rigoureux, surtout quand le discours du roman lui-même insiste sur la valeur de la lecture pour un enfant, sa fonction éducative. Et puis c’est un respect aussi pour le lecteur ! Les virgules sont souvent oubliées, ou mal placées ; le découpage en paragraphes est obscur ; les codes écrits du dialogue sont malmenés, à tel point que parfois on trouve des phrases étranges :

 » – Maman, m’a demandé de vous apporter votre tisane, madame Hacket dit le jeune garçon le plus poliment possible.« 

Mais, au-delà de la ponctuation, le français est aussi très aléatoire comme je l’ai montré ICI. Depuis ma lecture d’hier, j’ai eu le « bonheur » de tomber sur : Le royaume des fées n’est pas si loin de nous, il est tout prêt (sic) . (p.196) ; et à la page suivante :

– […] Oh! comme tu vas me manquer !

– Moi (sic) aussi tu vas me manquer !

L’avantage est que l’on revoit les règles de base du français : comme l’emploi de « leur » ou « leurs » : Tous les commerçants avaient fermé leurs boutiques (sic) (p.200) ; ou l’accord des participes passés avec l’auxiliaire avoir : Je suis tellement content de t’avoir rencontré (sic) ! dit Ismaël à son amie Héloïse (p.165) !

Bien, j’arrête de faire ma prof ! Ce que je veux dire avec toutes ces remarques c’est que je suis certaine que Sylvie Molinari connaît toutes ces règles de grammaire, ce n’est pas tant cela le problème, mais il y a surtout un manque de corrections évident, et que l’on ne doit pas éditer et publier un texte dans cet état ! D’abord parce que le texte en lui-même devient illisible, et surtout parce que, pour moi, c’est un manque de respect envers le lecteur, mais aussi envers l’auteur. Je trouve dommage de faire un billet où je finis par ne parler que des fautes de ponctuation et de français, alors que ce roman a du charme, que le couple Ismaël / Héloïse est attachant.

Mon énervement vient surtout d’une impression de gâchis, comme si l’éditeur avait tiré une balle dans le pied de l’auteur ! Et ce qui est d’autant plus dommage, c’est qu’il s’agit d’une auto-édition. L’objet livre en lui-même est beau et agréable, les illustrations intérieures, comme la couverture, sont réussies, fines et légères, on a un beau livre en main, mais il aurait fallu soigner davantage l’édition du texte lui-même.

Malgré tout, et c’est bien que quelque chose a eu lieu quand même à la lecture de ce premier tome, je vais enchaîner avec le suivant, en espérant une meilleure édition du texte.

Merci à Aygline  et aux éditions MissMo.

Livre lu dans le cadre du Challenge Littérature Jeunesse , du Défi Mia et du S.T.A.R 3 de Liyah.

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13 Commentaires

  1. Je crois que le suivant a les mêmes soucis que le tome 1 (l’auteur m’avait dit avoir eu des réactions également sur le second tome..), je m’y attaque également bientôt !

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  2. Je suis d’accord avec vous : si les fautes sont toujours un vrai problème, dans un ouvrage destiné à la jeunesse, c’est criminel !!

    AAAAA Ça m’énerve !

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    • C’est bien dommage finalement car on finit par ne retenir que ça alors que l’histoire en elle-même est belle !

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      • Ha ça, c’est souvent le problème ! Dans tous les arts !
        Mais l’intention ne peut suffire si la réalisation, la finition lèse…

        Enfin, c’est vrai qu’à vous lire, ça a l’air très beau !

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  3. Obs

     /  novembre 7, 2011

    Le problème ne vient-il pas précisément du fait qu’il s’agit d’une auto-édition et donc que le correcteur (la correctrice) est aussi l’auteure ou, du moins, quelqu’un sans qualification ni expérience ? On ne s’improvise pas éditeur. C’est un métier. L’amour seul des livres ne suffit pas.

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    • Effectivement je crois que le problème vient de là, il aurait fallu le faire lire et relire avant !

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      • oui mais, sauf erreur de ma part, le livre n’est pas envoyé zou à l’imprimerie et zou dans les librairies…les sociétés permettant l’auto-édition doivent bien avoir le nez sur les livres d’un moment à l’autre…( j’ai eu un correspondant qui écrivait très mal, mais ces « livres » étaient sans faute étrange non?)
        Bien dommage de voir ces problèmes dans un ivre pour enfants en tout cas…

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  4. T’as raison George, vive la ponctuation! Ca change tout!

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    • C’est d’autant plus important pour de jeunes lecteurs qui ne maîtrisent pas encore bien la subtilité de la ponctuation, je le vois avec mon fils Antoine quand il lit à voix haute !

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  5. Je ne suis pas prof mais les fautes de syntaxe ou de ponctuation m’agacent au plus haut point. celles d’orthographe sont plus rares … heureusement !!

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  6. Hello Miss George, as-tu lu les suivants ?

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à vous....