Miss Bouquinaix et moi sommes parties hier matin, sous un beau soleil hivernal, direction Paris et plus exactement le Grand Palais pour visiter l’exposition Bohême qui s’achevait précisément hier. Sur les dires de ma chère mère : « Tu verras il n’y a personne, nous sommes rentrées sans faire la queue! », nous n’avions donc pas pris de sésame, soit de ticket coupe-fil, et heureuses, et déjà un peu transies, nous descendions allègrement les Champs-Élysées.
Notre sourire se figea quelque peu, non à cause du froid cette fois-ci, mais en découvrant une loooooongue queue, ou plus exactement trois queues : 1. les heureux possesseurs d’un coupe-fil ; 2. les non moins heureux possesseurs d’une réservation et les autres, les n°3, les culs-terreux, soit les « sans billet tout court », agglutinés en ronds d’oignons, piétinant dans une pelouse plus marron de boue que verte, tandis que les nantis avaient la chance de voir leur petits pieds reposer sur le bitume.
Un peu refroidies par cette découverte (oui, je sais, je file la métaphore !), mais cependant toujours motivées (quoique…), nous prenons notre place, espérant que « ça va aller vite »…
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
1h45 plus tard, les pieds en hypothermie, le taux de sucre dans les chaussettes me concernant (merci Miss Bouquinaix pour le rocher chocolat!), l’énervement à son maximum ayant constaté que les culs-terreux étaient autorisés à passer les portes du paradis par dix et toutes les vingt minutes, nous avons lâché l’affaire. Le regret niché au fond de notre coeur, mais si nous voulions sauver les quelques orteils qui nous restaient, il fallait agir au plus vite !
Que faire alors ? Il nous fallait, là, tout de suite, un endroit doux, chaud et accueillant. Nous avons donc pris le métro… Non, je vous rassure le métro était une étape essentielle pour atteindre l’endroit doux, chaud et accueillant, non le lieu en lui-même. Quelques petites minutes plus tard, nous étions attablées chez Cojean devant une bonne soupe aux raviolis chinois. Le sang commençait à peine à circuler à nouveau et nous avions les pieds parcourus de mille fourmis rouges.
Une fois ragaillardies, et nous trouvant à quelques encablures d’une très fameux boulevard où, paraît-il, plusieurs bouquinistes réputés ont pignon sur rue, nous nous sommes remises en route. Soudain, le froid nous parut moins mordant, même si nous avions toujours l’impression d’avoir des pieds en bois !
Bref, très vite, il fallut nous remettre au chaud et Boulinier soudain nous ouvrit chaleureusement ses portes, puis ce fut la papeterie Gibert et ohhhhhhh mais que vois-je ??? Gibert, lui-même !
Ah quelle douce chaleur nous envahit alors une fois passées les portes, le réconfort procuré par tous ces livres sagement rangés, nous a fait vite oublier nos péripéties antérieures et nous avons pu nous livrer à une visite en règle de ces lieux si accueillants et salvateurs pour nos petits orteils.
(Avouez que plus ça va, plus mes entrées en matière s’allongent…)
Miss Bouquinaix est une diablesse et sait très bien jouer avec mes faiblesses. Je l’avais déjà passablement remarqué lors du Salon du Livre de Paris en mars dernier, et j’ai pu à nouveau le constater hier. Il faut dire qu’elle prend les librairies pour des bibliothèques, et très vite, vous sort cinq livres d’un coup avec un argumentaire à faire pâlir le plus chevronné des commerciaux ! Et comme c’est de notoriété publique, je suis une faible et très influençable femme, je ne peux résister, d’autant qu’elle joue aussi parfaitement sur ma fibre maternelle, la bougresse.
Si bien qu’à la fin de la journée voici ce que j’avais récolté :

Pas moins de 15 livres en plus, dont certains, soi-disant, pour mes enfants… L’arme fatale de Miss Bouquinaix est qu’elle me propose tous les livres qu’elle a aimés enfant, qu’elle m’en parle avec une telle passion gorgée de nostalgie, avec en plus une pointe de culpabilisation (« Quoi ????? Mais tu n’as pas lu ça… et ça… et ça… !!!! »), que je ne peux rien faire d’autre que les acheter à mon tour, d’autant que les prix, surtout chez Boulinier, ne sont pas un obstacle ! Mêlées à tout cela, mes propres envies, et on atteint le nombre de 15 !
Donc de haut en bas :
1. Rose-Aimée, tome 2 de Béatrice Bottet
2 et 3. Les Colombes du Roi Soleil de Desplat-Duc, tome 3 et 4
4. A l’enseigne de l’amitié de Jacques Bonnet
5. Folles nuits de Joyce Carol Oates (!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!)
6. Grand-mère déballe tout d’Irène Dische
7. Slam de Nick Hornby
8. Petite de Geneviève Brisac
9. Cabot-Caboche de Daniel Pennac
10. Le Chevalier au bouclier vert d’Odile Weulersse
11. Sans atout et le cheval fantôme de Boileau-Narcejac
12. Kamo l’idée du siècle de Daniel Pennac
13. Kamo l’agence Babel de Daniel Pennac
14. Kamo et moi de Daniel Pennac
15. L’évasion de Kamo de Daniel Pennac
Sur les 15, Miss Bouquinaix est parvenue à m’en faire acheter 10 ! Elle est trop forte !
Quelle belle journée avons-nous passée cependant, pleine de rires, de papotages en tout genre et d’échanges autour des livres ! Merci à elle, car en plus, je ne suis pas rancunière et que les enfants, à mon retour, étaient bien contents de toutes ces lectures à venir.
P.S : Vous remarquerez les nombreux livres de Daniel Pennac dans la liste, ceci n’est pas fortuit, puisque je pense vous proposer un Challenge Daniel Pennac très prochainement !