« Le rayon vert » Jules VERNE.

Le rayon vert pour moi c’est d’abord un film d’Eric Rohmer qui date de 1986 et que j’avais vu à sa sortie. J’ai appris depuis que c’était aussi le titre d’un roman de Jules Verne et c’est ainsi que j’ai fini par l’acheter. Mais qu’est-ce que le rayon vert ? Il s’agit d’un phénomène qui survient, dans des conditions météorologiques parfaites, au moment où le soleil se couche sur la mer. C’est le tout dernier rayon avant la disparition du soleil. Une légende écossaise dit que celui ou celle qui a la chance de l’apercevoir voit alors au fond de son cœur. Je l’ai souvent traqué depuis le film de Rohmer, mais je n’ai jamais eu la chance de le voir.

Dans le roman de Jules Verne, Helena Campbell, nièce orpheline des frères Sam et Sib Melvill, rêve de voir le fameux rayon vert. Comme ses oncles ne peuvent rien lui refuser, ils acceptent un séjour sur les côtes écossaises. C’est qu’ils ont aussi une autre idée en tête : marier leur nièce chérie au savant Aristobulus Ursiclos. Ce séjour serait donc idéal pour que les deux jeunes gens fassent plus ample connaissance. Il n’est malheureusement pas facile de trouver le bon endroit et que la météo soit favorable. Alors qu’ils sont à la recherche d’un meilleur panorama, ils rencontrent Olivier Sinclair, artiste-peintre, avec lequel ils sympathisent et qui, lui aussi, se prend de passion pour le fameux rayon.

Jules Verne est un auteur que l’on lit plutôt dans sa jeunesse. Je me souviens avoir tellement aimé Le Tour du monde en 80 jours ! Il y a quelques années, j’ai renoué avec Jules Verne grâce à son roman Le Château des Carpathes. C’est donc avec plaisir que j’ai entamé Le Rayon vert. Pourtant ce roman est un peu différent des autres. Ici la science, thème clef de Verne est certes présente mais incarnée par un personnage imbu de lui-même et passablement ridicule : Aristobulus Ursiclos. Le prétendant de Helena est un être insupportable. C’est que le sujet de ce roman est avant tout la découverte de l’amour : le cœur vs la science. Même si le rayon vert est un phénomène que l’on peut expliquer scientifiquement, il est ici lié à une légende voire à une superstition et toute explication scientifique est vite balayée d’un revers de main.

Helena, ses oncles, Olivier et Aristobulus se livrent à une véritable quête, mais le rayon semble sans cesse leur échapper : la météo peut propice, le panorama insuffisamment dégagé, un bateau dont la voile cache, au dernier moment, le soleil couchant. Mais au fil de cette quête des liens se nouent et les différentes péripéties permettent des rapprochements.

Comme souvent dans les romans de Jules Verne, destinés donc plutôt à un public jeune, certains personnages sont quelque peu excentriques. Ici ce sont les deux frères Sam et Sib qui endossent ce rôle. Tous deux célibataires, se faisant mener par le bout du nez par leur nièce, nés à quinze mois d’intervalle, m’ont tout de suite fait penser à Dupont et Dupond malgré l’anachronisme. Hommes au grand cœur, défendant l’honneur de la famille, ils n’ont cependant pas une connaissance très poussée des choses de l’amour, aussi ne comprennent-ils pas très bien pourquoi Helena semble à ce point insensible à Aristobulus. Pourtant Helena et Aristobulus sont aux antipodes, elle toute en imagination, en rêverie, en spontanéité. Je l’ai trouvée, pour ma part, un peu capricieuse, mais j’ai apprécié son intrépidité. Olivier m’a charmé davantage, quant au savant pédant, il est un vraie caricature du scientifique qui cherche à tout expliquer et dont la conversation est un supplice.

Le Rayon vert est un joli roman, parfois un peu répétitif, ayant les travers de Jules Verne (une propension à tout expliquer dans les moindres détails, usant de la description comme dans un documentaire), multipliant les péripéties. On ne s’ennuie pas en lisant Jules Verne !

Ce roman a été lu dans le cadre du challenge Les Classiques, c’est fantastique créé par Moka et Fanny pour le thème du mois de juin : Le tour des livres de Jules Verne.

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8 Commentaires

  1. J’ai failli partir à sa découverte et j’ai finalement opté pour Le Château des Carpathes. (Mais je crois que tu approuveras ce choix.) S’il est était destiné aux plus jeunes, je trouve qu’aujourd’hui, il s’éloigne totalement de ce public jeunesse qui peine clairement à le lire…

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    • Mon fils cadet (celui qui passe le brevet aujourd’hui) avait lire Le Tour du monde en 80 jours lorsqu’il était en 5ème et c’est vrai qu’il avait buté sur les fameuses descriptions détaillées et sur le vocabulaire très spécifique, mais je crois qu’il garde quand même un bon souvenir de l’histoire et c’est l’essentiel.

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  2. Avec des amis, sur la plage nous avons tenté à plusieurs reprises de capter ce rayon vert….. Pas évident …. 🙂

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  3. Tu m’intrigues avec ce titre !

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  4. Je n’ai jamais vu ce Rayon vert non plus…

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  5. C’est vrai qu’on ne s’ennuie pas avec Jules 🙂

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  6. J’aimerais bien aussi un jour voir ce fameux rayon vert ! C’est amusant que tu parles de Dupont et Dupond, j’ai aussi pensé à eux pour les personnages des journalistes dans Michel Strogoff ^^

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à vous....

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