« Désaccords imparfaits » Jonathan COE – Nouvelles

Jonathan Coe avoue n’être pas un grand auteur de nouvelles, les quatre qui constituent ce recueil d’à peine 100 pages semble lui donner raison. Il s’en amuse en introduction :

Ce recueil représente toute ma production de nouvelles au cours de ces quinze dernières années, ce qui relève de la plaisanterie.

La première « Ivy et ses bêtises » est une histoire de fantôme, la seconde, « 9e et 13e » celle d’une histoire d’amour qui aurait pu avoir lieu, la troisième, « Version originale », nous embarque dans un festival de films d’horreur et enfin la quatrième, « Journal d’une obsession », raconte sa passion pour le film La Vie privée de Sherlock Holmes. Quatre nouvelles, donc, et quatre univers assez différents.

Toutes ont de l’intérêt même si je dois avouer que la troisième me reste assez énigmatique. J’ai beaucoup aimé les trois autres et plus particulièrement encore la dernière.

Dans la première, le narrateur et sa sœur sont dans un cimetière, quand sa sœur affirme avoir vu, assis sur un banc, leur grand-père décédé. Cet événement motive des souvenirs d’enfance et notamment une soirée de Noël. Leur grand-mère avait siégé à un jury de tribunal : une femme avait assassiné son mari à coups de couteau en légitime défense. Leur tante Ivy avait, lors du repas, suggéré que la victime pourrait venir se venger. Avec le regard de l’enfance, Jonathan Coe raconte l’obsession de ce crime chez le narrateur enfant.

La deuxième est un peu comme un « et si j’avais fait ça, quelle serait ma vie à présent ? ». Cette nouvelle m’a fait penser à un film que j’aime beaucoup : Pile et face avec Gwyneth Paltrow et le génialissime John Hannah (si vous ne le connaissez pas, il faut le voir d’autant qu’il entre pile poil dans le Mois Anglais, puisque l’intrigue se situe à Londres.). Si dans le film tout dépend d’un métro raté ou pris, dans la nouvelle de Coe, il aurait fallu jusque d’un peu plus attention :

http://www.premiere.fr/sites/default/files/styles/scale_crop_336x486/public/2018-04/Pile-Et-Face.jpg

Dans la troisième, celle qui m’a moins convaincue, le personnage est jury dans un festival de films d’horreur en qualité de compositeur de musique de films. Un peu dérouté par les films sélectionnés, il cherche à séduire la belle actrice italienne, quand il découvre qu’une femme qu’il a connu quatre ans auparavant y présente elle-même un film. Ce dernier sera un choc pour lui. C’est la nouvelle qui, à mon avis, présente le moins d’intérêt.

Enfin la dernière est un petit régal. Sous la forme de notes prises au cours de plusieurs années, précisément de 1972 à 2004, Jonahtan Coe nous raconte son obsession pour le film La Vie privée de Sherlock Holmes, de Billy Wilder, qu’il a vu pour la première fois avec son grand-père. Totalement fasciné par ce film, il va, 32 ans durant, tenter de récolter tout ce qui le concerne. Cette quête incessante a obnubilé toute sa vie et même son oeuvre comme dans La Maison du sommeil dans lequel il avoue avoir glissé quelques références.

Ce petit recueil se lit vite et agréablement, une belle façon finalement pour moi de clore ce fabuleux Mois Anglais 2020. Vous pouvez aussi aller lire ce que j’en dis sur mon instagram : https://www.instagram.com/p/CCAuNKUnCJs/

Lu dans le cadre du Mois Anglais organisé par Titine et Lou.

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3 Commentaires

  1. Bonjour George,
    On m’a prêté ce recueil il y a très longtemps, et je n’ai toujours pas pris le temps de le lire, ayant entendu dire qu’en effet, ce n’est pas dans ce format que Coe est le meilleur… mais maintenant que j’ai lu plusieurs romans de cet auteur, je me dis que cela serait l’occasion de passer un moment agréable en bonne compagnie, ton billet me le rend plutôt tentant !

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  2. Oh de chouettes nouvelles en general…malgre une….mais bon c’est un style difficile quand meme…mais je note

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