Ce roman était dans ma PAL depuis sans doute fort longtemps et, au départ, je n’avais pas prévu de l’intégrer dans ma PAL Mois Anglais. J’avoue que je ne savais même plus dans quelle étagère je l’avais rangé. Et puis Lili_desbellons m’a proposé une LC que j’ai acceptée. Je n’avais jamais lu Elizabeth Von Arnim, ce fut donc l’occasion de découvrir cette romancière anglaise, cousine de Katherine Mansfield.
Mrs Lotty Wilkins en a assez de la pluie qui ne cesse de s’abattre sur Londres en ce mois de février. Réfugiée dans son modeste club de Hampstead, elle parcourt le Times et ses yeux tombent sur une petite annonce : « Particulier loue petit château médiéval meublée bord de la Méditerranée ». Dans un autre fauteuil, une autre jeune femme, Rose Arbuthnot lit la même annonce. Elles font connaissance et décident de s’unir pour y répondre. Elles puisent dans leurs économies et pour réduire les frais, s’adjoignent deux nouvelles compagnes : Mrs Fisher et Lady Caroline. Ces quatre femmes, toutes très différentes, débarquent donc à San Salvatore.
Comme dans A room with a view de J-M Forster (qui fut d’ailleurs le précepteur des enfants de l’auteure), l’Italie est perçu dans un jardin d’Eden pour ces quatre londoniennes engluées dans une vie qui les lasse. Lotty ne supporte plus sa vie et son mari avocat qui court les soirée mondaines ; Rose, délaissée par son mari écrivain, s’est réfugiée dans les œuvres de charité et la religion ; Lady Caroline, d’une beauté fatale, veut fuir son cortège d’admirateurs transis et Mrs Fisher, vieille femme aigrie ne cessant d’évoquer ses anciens amis écrivains aujourd’hui disparus, ne tolère pas cette nouvelle génération ne respectant plus le plus simple savoir-vivre. Chacune a besoin de s’éloigner de Londres, de prendre ses distances pour être tranquille.
Le ressort intéressant que met en place Elizabeth Von Arnim est de mettre en huis clos quatre femmes qui se connaissent à peine et qui vont, chacune à leur manière être transfigurées par l’Italie. Le petit château médiéval, ses jardins, sa vue sont un vrai havre de paix, de lumière et de couleurs. Ne vous attendez pas cependant à un roman contemplatif, le ton dont use l’auteure fait toute l’originalité de ce roman. L’humour est sans cesse présent comme cette arrivée catastrophique de nuit et sous la pluie et ou comme l’épisode de la chaudière que je vous laisse découvrir. Lotty est au cœur de ce quatuor : naïve et enthousiaste, cette jeune femme au franc parler, totalement habitée par les lieux va être un révélateur et va pousser chacune à sortir de sa noirceur et à retrouver le goût de vivre et d’aimer, alors même qu’elle est considérée par les trois autres comme folle.
Durant ces quatre semaines de vacances, au grès des floraisons du jardin, ces femmes vont apprendre à s’apprivoiser, se connaître. Chacune appartient à une classe sociale différente et les a priori vont d’abord créer quelques tensions (très drôles d’ailleurs). Car finalement ce roman est une douce satire de la société londonienne que chacune de ces femmes incarne. Mrs Fisher essaie de maintenir les codes de l’ancienne société victorienne, toujours admirative de l’aristocratie qu’incarne Lady Caroline. Tandis que Lotty et Rose appartiennent à la petite bourgeoisie. S’affrontent également deux générations : celle de Mrs Fisher et celle des jeunes femmes, qui veulent être plus libres, aimées pour ce qu’elles sont. Les hommes en prennent d’ailleurs pour leur grade. Que ce soit Mr wilkins qui n’agit que pour faire fructifier ses affaires ou Mr Arbuthnot , sans parler du propriétaire de San Salvatore devenant totalement idiot en présence de Lady Caroline.
Il y a dans ce roman tout ce que l’on aime de l’esprit british : son humour décalé, ses tea-parties, ses conversations piquantes. Je me suis régalée à la lecture de ce roman et j’ai très envie de découvrir d’autres romans d’Elizabeth Von Arnim.
Lu dans le cadre du Mois Anglais organisé par Titine et Lou et d’une lecture commune avec Lili_desbellons dont vous pouvez aller lire l’avis.
aifelle
/ juin 1, 2020J’ai beaucoup aimé ce roman et j’aime aussi le film qui en a été tiré, réalisé par Mike Newell.
les Livres de George
/ juin 1, 2020Tu es la troisième à me parler de l’adaptation, il faut donc absolument que je la trouve !
titine75
/ juin 1, 2020Comme je te le disais, je te conseille vraiment l’adaptation. Sinon, tu peux poursuivre ta découverte de Elizabeth Von Arnim avec Vera que j’ai adoré.
les Livres de George
/ juin 1, 2020A merci, je note. Je crois que je dois aussi avoir « Père » dans ma PAL. Tu l’as lu ?
Lou
/ juin 1, 2020Je l’ai depuis longtemps dans ma PAL mais ne l’ai toujours pas lu. C’est une des romancières de l’époque (parmi les plus traduites en France) que je connais le moins. Tu me donnes très envie de le lire maintenant, merci beaucoup car il était depuis longtemps dans ma PAL !
les Livres de George
/ juin 1, 2020Je te rassure il était aussi dans ma PAL depuis longtemps ! Je suis certaine que tu seras très sensible à sa plume piquante et drôle.
rachel
/ juin 1, 2020Oh tout un livre que j’apprecierais..oui tout un recit qui semble bien maitrise…;)
les Livres de George
/ juin 1, 2020En effet, c’est une lecture très agréable !
Hélène
/ juin 1, 2020J’avais beaucoup aimé !
les Livres de George
/ juin 2, 2020Je vais sans doute pousser la découverte avec la lecture d’autres de ses romans.
Natiora
/ juin 2, 2020Je ne connaissais pas du tout, c’est tentant. Ton mois anglais démarre bien.
les Livres de George
/ juin 2, 2020Oui, même si j’ai abandonné un roman de Nancy Mitford juste après ! 😀
FondantGrignote
/ juin 2, 2020Un livre riche, c’est vrai. Lumineux, estival et so british même à l’étranger. Je me souviens avoir beaucoup aimé ! 🙂 Belle suite de mois anglais!
les Livres de George
/ juin 2, 2020J’ai beaucoup aimé la confrontation de ces londoniennes avec l’Italie.
Merci !
Nathchoco
/ juin 2, 2020Encore une belle découverte ! Je note
les Livres de George
/ juin 2, 2020J’espère qu’il te plaira aussi.
pralineries
/ juin 2, 2020Dans ma LAL depuis… l’invention du mois anglais au moins 😉 Il va falloir que je saute le pas !
les Livres de George
/ juin 3, 2020J’espère que cette piqûre de rappel te fera sauter le pas prochainement.
Alexielle
/ juin 3, 2020Un avis qui met l’eau à la bouche, complété par celui de Lili des Bellons que je viens de lire et me voilà fort intriguée et désireuse de le découvrir à mon tour (mais pas cette année, je note pour plus tard ^^).
les Livres de George
/ juin 3, 2020A nous deux, nous avons été très persuasives, j’ai l’impression.
Lili
/ juin 3, 2020Ton billet est délicieusement plus complet que le mien ! On sent à quel point le livre est savoureux et à quel point tu l’as aimé !
eimelle Toursetculture
/ juin 3, 2020ce séjour en Italie version british me tente bien!
Pascale Perry
/ juin 4, 2020Le livre, tout comme l’adaptation cinématographique, sont absolument épatants. Quel plaisir à lire et à voir. Et l’on ne présente plus Mike Newell