Il ne faut jamais désespérer devant les piles de livres à lire. La preuve, ce roman attend son tour depuis sa sortie en librairie il y a deux ans. Il me tentait beaucoup, mais vous savez comme les choses se passent et comme un livre est souvent chassé par l’arrivée d’autres livres. Pourtant c’est en recevant le deuxième opus, que je me suis enfin décidée à lire Stabat Murder.
Mia, Mathis, Sacha et Valentin préparent le concours du conservatoire national de musique de Paris. Ils travaillent assidûment, mettent tout le reste de côté pour ne se concentrer que sur cette date prochaine du concours. Pourtant, un jour, ils disparaissent sans laisser de traces… La commissaire Clara Di Lazio est alors chargée de l’enquête.
Dès les premières pages, Sylvie Allouche plonge son lecteur dans l’action. J’avais eu cette même sensation en lisant Twist again. Ici, le roman s’ouvre sur une pièce plongée dans le noir total et dans laquelle entre, au fur et à mesure les quatre amis. Où sont-ils ? Pourquoi sont-ils dans ce cube ? Ces questions trouveront leur réponse au fur et à mesure des pages tournées.
En parallèle de ces chapitres passés dans le noir, d’autres sont centrés sur l’enquête bien difficile que doit mener Clara Di Lazio. D’autant que les histoires de disparition d’adolescent, la renvoient à un drame personnel.
Les proches, le professeur de piano, les petites amies sont interrogés ; les caméras de vidéo-surveillance sont scrutées … mais les quatre musiciens semblent n’avoir laissé aucune trace. Et Clara Di Lazio piétine.
Ce personnage de commissaire au féminin m’a particulièrement plu. Plutôt directe, intuitive mais aussi fragilisée par son histoire personnelle, Clara Di Lazio est le genre de femme qui me plaît dans les romans.
Sylvie Allouche tresse et noue plusieurs fils pour me mieux perdre son commissaire et son lecteur dans les suppositions. On découvre l’univers du conservatoire (les nombreuses et longues répétitions ; les heures passées devant le piano), mais aussi d’un commissariat de police, avec ses manques de moyens, ses stagiaires pas très finauds et d’autres qui savent prendre les bonnes initiatives. Deux mondes se mélangent. Les univers familiaux (que j’avais déjà appréciés dans le précédent roman) sont aussi bien rendus : les différents milieux sociaux ; les parents trop investis ou totalement indifférents. Même les personnages secondaires prennent une réelle consistance et, je sais c’est bateau de le dire, mais on s’attache à chacun d’eux. Quant aux quatre pianistes, cette terrible expérience va permettre à chacun d’eux d’évoluer.
Un polar réussi qui sait ménager son suspens et sa révélation finale ; un personnage de commissaire que l’on a envie de retrouver dans le tome suivant qui vient de sortir en librairie il y a peu : Snap Killer.
Sharon et Nunzi
/ avril 14, 2019Une auteur que je ne connaissais pas, je note.