Si je fais paraître ma chronique sur ce premier roman aujourd’hui, je l’ai lu cependant fin juin. Il faisait partie des romans reçus dans le cadre du comité de lecture Cultura auquel j’ai eu la chance de participer. Ce qui est grisant quand on participe à une telle opération, c’est que rien n’est paru, on ne sait rien, parfois même pas le sujet du roman. On est un peu comme un premier lecteur, on arrive vierge de toute opinion, de toute influence. C’est parfois aussi un peu déstabilisant.
Pascale Lécosse, dans Mademoiselle, à la folie, nous entraîne dans les pas et surtout dans la tête de Catherine, star du cinéma à qui tout réussit et qui semble tout avoir. Elle est la maîtresse de Jean, ministre marié, et assistée de Mina, ancienne journaliste de télévision, totalement dévouée au bien-être de l’actrice. Mais depuis quelques temps, Catherine a des absences, des blancs, certains visages lui semblent inconnus : « J’ai un mal gourmand qui me transforme en rosier stérile », dit-elle (p.74).
Dans ce court roman de 125 pages, Pascale Lécosse dissèque les avancées de la maladie d’Alzheimer. Mêlant les deux voix, celle de Catherine et celle de Mina, elle montre l’angoisse de l’oubli, la confusion de l’esprit, la volonté de se rattacher au moindre fait en le notant dans un carnet, et puis donner le change, se raccrocher aux branches souvent grâce à Mina. On ne peut s’empêcher de penser à Annie Girardot qui souffrait de la même maladie. Au fil des pages, par la voix de Mina, le lecteur apprend les meurtrissures qui se cachent derrière le masque de la star : la solitude, l’attente de l’amant, les drames. Le vernis se fissure pour laisser apparaître une femme fragile et désemparée.
La brièveté du roman, son style limpide en fait une lecture rapide. Mais j’ai regretté une tendance à la répétition des mêmes scènes qui entraîne parfois une certaine stagnation de l’intrigue. J’aurais aimé aussi en savoir plus sur le passé de cette femme (la voix de Mina permettant les retours en arrière), ce qui aurait permis de mieux cerner le personnage et d’être plus en empathie, l’auteur a parfois du mal à dépasser les aspects un peu cliché de la situation de ses personnages : une star de cinéma, un ministre jeune et beau, le succès, le luxe, le champagne, etc.
Toutefois on sent une auteure en devenir et j’ai pris plaisir à la découvrir.
Lecosse
/ août 17, 2017Je vous remercie du temps que vous avez consacré à mon travail.
Cordialement
Pascale Lécosse
les Livres de George
/ août 17, 2017Merci pour votre commentaire, je souhaite que votre roman trace son chemin dans cette Rentrée littéraire. Bien à vous.
noukette
/ août 17, 2017Une auteure à suivre donc…!
les Livres de George
/ août 19, 2017Oui.
Sabine
/ août 17, 2017Le sujet qu’aborde ce livre me fait fuir d’office : la seule fois où j’ai lu un roman dont le personnage principal était atteint de cette maladie, j’ai fini totalement déprimée.
Quand les histoires narrées se rapprochent d’expériences personnelles sensibles, ça n’offre pas toujours une bonne lecture.
les Livres de George
/ août 19, 2017La façon dont l’auteur traite la maladie est bien faite et permet aussi grâce aux deux voix d’en avoir une vision moins dramatique et plombante.
J’ignore si ce roman est né d’une expérience personnelle.
Violette
/ août 18, 2017j’ai aussi du mal avec ce thème mais si le roman est court, pourquoi pas?!
les Livres de George
/ août 19, 2017C’est un thème certes compliqué mais qui ne doit pas être un obstacle à la lecture et comme tu le dis il est court.
jostein59
/ août 18, 2017Court et des répétitions, c’est embêtant mais le sujet m’intéresse.
Et puis, découvrir une nouvelle plume est toujours un plaisir
les Livres de George
/ août 19, 2017Ce sont les défauts des premiers romans, mais c’est un roman qui m’a plu malgré cela.
Mokamilla
/ août 18, 2017Il y en a tant à lire à découvrir…
Je note mais sans me précipiter…
les Livres de George
/ août 19, 2017Je ne l’aurai sans doute pas lu sans cette participation au comité de lecture, mais je ne regrette pas ma lecture.
Stephie
/ août 19, 2017S’il croisait ma route, pourquoi pas. Mais avec le prix Elle, je risque de ne pas lire grand chose d’autre dans les mois à venir 🙂