La couverture de ce roman vous rappellera certainement quelque chose ! Karine Lambert s’est fait connaître avec son précédent roman : L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes, que je n’ai d’ailleurs pas lu. Le motif de l’immeuble, présent sur les deux couvertures, semble donc fonctionner comme une piqûre de rappel. Les romans de Karine Lambert sont classés dans les fameux romans feel good.
Maguy Delorme, ou plus exactement Marguerite, femme de soixante-dix-huit ans, vient de perdre son mari. Ils formaient un couple apparemment unis et vivaient dans un bel appartement bourgeois. Mais les apparences sont trompeuses, et Marguerite va petit à petit sortir de sa chrysalide pour révéler sa propre personnalité étouffée pendant toutes ces années de mariage par un mari dominateur.
Marcel, pied-noir d’Algérie, d’une soixantaine d’années, vit lui aussi dans le deuil depuis sept mois. Sa femme, Nora, s’est noyée et avec elle se sont envolées des années de complicité et de bonheur parfait. Marcel et Nora se connaissaient depuis leur adolescence, ils ont tout partagé, avaient les mêmes centres d’intérêt.
Les deux personnages vont se croiser dans une cure de santé à Bagnères-de-Bigorre, sur des chaises longues face à la montagne. Deux mondes se croisent : la très proprette Marguerite au chignon blanc bien tenu et le très râleur Marcel et ses pulls superposés. Cette rencontre improbable provoquée malgré eux par leurs enfants s’offre comme une nouvelle vie, un nouveau départ à un âge où l’on croit que tout est fini.
On croise de plus en plus, ces dernières années, des romans dont les personnages ont passé l’âge d’être des personnages de roman. Que ce soit le roman de Frédérique Martin, Le Vase où meurt cette verveine, ou le très remarquable Les Vaches rouges ou Un dernier amour de Dorothea Razumovsky ou encore L’Île des beaux lendemains de Caroline Vermalle, l’âge vermeil est dans le vent et c’est sans doute une bonne chose.
Dans son roman, Karine Lambert traite le sujet dans un style plus ou moins léger, assez fluide. La lecture est facile et les pages se tournent rapidement. Mais, car oui, il y a un petit « mais », il m’a manqué un peu plus de profondeur. C’est mon problème avec les romans feel good, il me manque une densité qui, s’ils l’avaient ne seraient plus feel good. Alors ce n’est pas désagréable, les personnages sont attachants, l’idée de profiter de sa vie quelque soit son âge est belle, l’éclosion de Marguerite, ses doutes et puis finalement sa décision de suivre son instinct sont bien rendus… On peut passer outre le personnage de son fils, psycho-rigide et quelque peu caricatural.
Le problème est que c’est un livre qui se lit comme un feuilleton plutôt bien fichu que l’on peut voir à la télé mais qui ne va pas nous transformer. C’est une belle histoire, sans plus. Ce qui, je vous l’accorde, n’est déjà pas mal.
Un roman donc que l’on peut glisser dans son sac de plage, mais qui ne m’a pas transportée.
Merci aux Editions JC Lattès.
anaverbaniablog
/ juillet 22, 2016Bon, pas un chef d’oeuvre, mais un livre sympa… parfois je n’en demande pas plus. Il m’attire bien. Comme toi je n’ai pas lu le premier, mais c’est vrai que la couv’ rappelle totalement le roman précédent. J’avais reconnu. 🙂
les Livres de George
/ juillet 22, 2016Voilà tu as bien résumé 😉 ! Un bon effet d’appel ces couvertures qui se ressemblent, je pense notamment aux couv. avec les chatons de Legardinier 😉 !
anaverbaniablog
/ juillet 22, 2016Oui c’est vrai ! Pour les gros best sellers c’est une très belles idées car on les identifie tout de suite… et on se dit que c’est une suite ou du moins un roman équivalent… donc on craque !^^
les Livres de George
/ juillet 22, 2016C’est aussi très marketing et ça rassure le lecteur 😉 !
anaverbaniablog
/ juillet 22, 2016Absolument.
Bianca
/ juillet 22, 2016C’est effectivement le but des romans feel good et de temps en temps je trouve que ça fait du bien, après c’est sûr ça manque de profondeur…
les Livres de George
/ juillet 22, 2016Oui de temps en temps sans doute, mais je n’en lirai pas tout le temps, pour moi la lecture doit être un peu plus que ça ! Mais bon…
Sophie Adriansen
/ juillet 22, 2016« Un roman dont les personnages ont passé l’âge d’être des personnages de roman » : jolie formule, et qui pose la question de l’âge idéal des personnages ! (pour le reste, je n’étais pas tentée par ce livre, ton billet me conforte dans mon idée)
les Livres de George
/ juillet 22, 2016Cette présence des personnages âgés dans les romans vient sans doute du fait que nous vivons de plus en plus vieux et que nous avons aussi besoin de croire que la vieillesse n’est pas nécessairement la fin des espérances.
Saint Roch
/ juillet 22, 2016Très bon résumé. Pour ma part je juge que ces livres sont une perte de temps, Et effectivement, de plus en plus d’écrivains contemporains s’intéressent au 3eme âge (ex: le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, tout aussi insipide avec ses pseudos rebondissement farfelus). POur gagner du lectorat, les papy boomers étant les seuls à encore acheter des livres?
En revanche, pas d’accord pour dire que c’est une tendance récente : le père goriot, cousinne Bette, cousin Pons, s’attaquaient déjà au troisième âge, avec un tout autre souffle …
marion
/ juillet 23, 2016J’avais trouvé sympa « l’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes ». Pas exceptionnel, mais suffisant pour passer un bon moment. Je pense que celui-ci sera à prévoir pour une lecture du même style.
Touloulou
/ août 21, 2016Parfois, pour se remettre des lectures fortes, on peut aussi avoir besoin de romans qui nous plaisent, mais sans transporter… Enfin c’est le cas pour moi ! 🙂