Victor, lycéen brillant de sa ville de province, est monté à Paris pour poursuivre ses études en prépa littéraire dans un établissement reconnu. Il découvre la pression, la somme des devoirs à rendre, les listes abyssales de livres à lire, la froideur des professeurs, l’anonymat, la compétition, le décalage entre lui et les autres élèves, enfants des beaux quartiers. Tandis que ses « camarades » rentrent travailler et dormir dans des appartements de 150 m², Victor prend le RER pour rejoindre sa petite chambre universitaire à Nanterre. En deuxième année, il se rapproche de Mathieu, inscrit en première année. Il partage leurs pauses clope aux récréations. Ce n’est pas réellement une amitié, juste un rapprochement entre deux élèves venant de province. Un matin, Mathieu claque la porte de son cours de littérature en lançant un retentissant « connard » à son prof, M. Clauzet, et saute par dessus la rambarde du grand escalier.
La parution d’un nouveau roman de Jean-Philippe Blondel est toujours une bonne nouvelle pour moi à tel point que j’ai même regardé son intervention dans l’émission de Busnel, La Grande Librairie. Je peux passer outre les analyses lagarde-et-michardiennes de ce cher Busnel quand les auteurs invités m’intéressent. Lire un roman de Jean-Philippe Blondel est toujours assez particulier pour moi. Je ne manque jamais de le saluer sur un salon, je le suis sur Facebook, il m’a conseillé quelques romans, bref il fait partie de ces auteurs qui sont plus qu’un nom sur la couverture d’un roman. Le sujet de ce roman avait également l’avantage de son sujet : les classes prépa, la littérature…
Victor est un personnage complexe, sorte d’anti-héros, mal dans ses baskets, en décalage avec le monde qui l’entoure : ses parents, trop provinciaux, ses camarades de prépa, trop parisiens, ses études qui lui révèlent ses lacunes, ses faiblesses. La mort de Mathieu et le peu d’intérêt qu’il lui avait porté le hausse tout à coup au rang d’ami de la victime. Subitement il devient le centre de l’attention, on commence à s’intéresser à lui. Lui qui était totalement transparent prend une certaine consistance, et il compte bien en profiter même si l’intérêt qu’on lui porte repose sur un mensonge.
Le roman commence par la réception, 30 ans plus tard, d’une lettre écrite par le père de Mathieu. Cette lettre va déclencher les souvenirs.
Un Hiver à Paris raconte comment un événement peut changer le cours d’une vie. En cela Blondel reste fidèle à lui-même. Que ce soit le voyage à Londres dans 06h41 ou la mort de ses parents et de son frère dans Et rester vivant. Si j’ai lu son roman rapidement (un exploit en ce moment), j’ai cependant été moins séduite. J’ai eu du mal à mettre les mots sur ma réticence et c’est un sms de Madame qui m’a permis d’y voir plus clair. Si j’ai aimé l’univers de la prépa et des cours qui m’a rappelé G229 et les romans ados de l’auteur, certains points ont fait résistance : des répétitions dans les conversations notamment entre M. Lestaing, père de Mathieu et Victor et donc l’impression que les personnages tournent en rond ; le personnage de Paul Rialto, premier de la classe qui disparaît un peu trop rapidement ou encore celui d’Armelle, et des thèmes qui viennent surchargés le récit principal. J’ai eu l’impression que Blondel avait hésité entre concision et développement et qu’il avait finalement coupé la poire en deux, mais ce n’était pas nécessairement la bonne solution.
Reste que la première partie du roman, qui se situe dans l’établissement scolaire, m’a beaucoup plu. Le portrait des professeurs notamment : celui qui se drape dans le rôle du prof impitoyable, celle qui ne veut rien déroger à son cours quelque soit les événements qui secouent la société ou l’établissement, ou encore celle qui parvient à rompre l’écran situé entre le bureau du prof et le premier rang des élèves. Blondel décrit aussi très bien les maladresses de la direction, la volonté de ne pas nuire à la réputation de l’établissement, de ne pas prononcer le mot suicide en trouvant toutes les périphrases possible.
Je ne parlerai pas de déception mais d’avis mitigé concernant ce roman qu’il ne faut pas bouder pourtant.
Lu dans le cadre du Plan Orsec 2015 (Février 1/4)
alima cy
/ février 4, 2015waw c’est à lire rapidement
Madame
/ février 4, 2015J’en ai parlé hier, idem très très mitigée pourtant c’est mon auteur coup de coeur et je ne peux que t’en remercie. Bises belle George
musy88
/ février 4, 2015je le mets dans ma PAL
Mnêmosunê
/ février 4, 2015Ah du coup j’hésite, le sujet me tente mais tu n’as pas l’air convaincue…
A voir, parce que le sujet a l’air très intéressant !
Caroline Doudet
/ février 4, 2015Tu sais qu’il est très déconseillé de critiquer Busnel en ma présence, même virtuelle, mmmhhh ?
les Livres de George
/ février 4, 2015Je sais que tu lui voues un culte qui frôle l’idolâtrie, j’essaie de te faire revenir à la raison, mais ça n’a pas l’air de fonctionner 🙂 !
Caroline Doudet
/ février 4, 2015Nan, ça ne fonctionne pas 😉
les Livres de George
/ février 4, 2015Crotte ! mais j’essaierai encore 😉 !
Tiphanie
/ février 4, 2015Même si ton billet est mitigé, ça n’ébranle pas mon envie de le lire, c’est Blondel quoi ❤ … J'irai l'acheter ce weekend, et ça me met en joie (oui oui …)
les Livres de George
/ février 4, 2015Mais oui tu as bien raison ça reste Blondel !!!! bonne lecture.
leslecturesdalex
/ février 5, 2015Je le note ça pourrai vraiment me plaire ! Enfin je ne sais pas mais j’aime beaucoup cet auteur alors… ^^
les Livres de George
/ février 19, 2015J’espère sincèrement qu’il te plaira !
leslecturesdalex
/ février 19, 2015J’espère aussi 🙂
Laure Micmelo
/ février 7, 2015Les avis ne sont quand même pas unanime sur ce livre … Je n’ai jamais lu cet auteur, alors un jour c’est oui, un jour c’est non …
les Livres de George
/ février 8, 2015Je n’ai pas fait le tour des avis sur les blogs. Le mieux dans ce cas est souvent de le lire soi-même 😉 !
Virginie
/ février 7, 2015J’ai beaucoup aimé ce roman, j’aime bien Blondel en général ;o)
estellecalim
/ février 7, 2015Je n’ai pas encore lu blondel que l’on voit pourtant beaucoup sur les blogs. Mais si je comprend bien, il ne faut pas commencer par celui-là (qui me parait un peu caricatural, non ?).
lorouge
/ février 12, 2015Le seul que j’ai lu (pour l’instant) c’est 06h41 que j’ai bien aimé mais sans plus. Cela ci me tentait bien plus et j’ai fini par succomber ; il est dans ma PAL ;0) J’espère que je serais plus enthousiaste que toi ;0)
Martine
/ février 13, 2015Je l’ai lu dès le lendemain de son passage à La grande librairie où son intervention m’a beaucoup émue. Une belle lecture pour moi! Bonne journée, George!
Delphinesbooks
/ février 16, 2015Je viens de le finir et suis assez mitigée aussi, sans vraiment savoir pourquoi. Pas vraiment convaincue par cette histoire…
des bulles et des mots
/ février 18, 2015Je n’ai lu que deux livres de cet auteur Blog et le baby-sitter. J’ai beaucoup aimé les deux mais ton avis ne me donne pas trop envie de lire celui-ci.
Delphine-Olympe
/ avril 3, 2015En ce qui me concerne, c’était le premier roman que je lisais de Blondel, donc pas de comparaison avec les précédents possible. Mais il est certain que j’en lirai d’autres, car j’ai été véritablement conquise, comme je l’ai exprimé sur mon blog.
http://delphine-olympe.blogspot.fr/2015/03/un-hiver-paris-jean-philippe-blondel.html
En revanche, no comment sur Busnel… je partage entièrement tes préventions, George ; -)