Elizabeth Bowen est une romancière irlandaise, mais l’intrigue de ce roman se situe à Londres dans les années 30. Deux jeunes femmes, Emmeline et Cécilia, vivent ensemble depuis le décès récent du mari de Cécilia, frère d’Emmeline. Celle-ci dirige une agence de voyage, l’autre est oisive, et aime voyager. Lors d’un retour de voyage, Cécilia fait la connaissance de Markie.
Il va m’être assez difficile de vous parler de ce roman, dont la lecture a été longue et entrecoupée de plusieurs autres romans. Autant vous dire, que certains détails de l’histoire sont un peu tombés aux oubliettes. Pour synthétiser, le lecteur suit, en parallèle, les hésitations amoureuses des deux héroïnes, et tout cela est enrubanné dans des digressions, des récits faisant intervenir plusieurs personnages secondaires, dont, je dois avouer, la fonction me paraît, pour certains, peu pertinente. J’ai réellement eu l’impression de m’enliser dans des considérations, des réflexions, des tourments que je n’ai pas toujours compris. Outre le fait que Markie est un homme exécrable et que l’on ne voit pas bien ce que peut lui trouver Emmeline, la valse des sentiments m’a étourdie au point de me faire chuter. Je crois n’avoir pas compris le fond du problème car pour moi, ces deux histoires d’amour (Emmeline-Markie ; Cécilia-Julian) m’ont paru superficielles et ne m’ont ni émue ni intéressée. Céline du Blog Bleu, lors d’échanges sur FB, a trouvé le mot juste : il s’agit d’une « histoire paresseuse« . C’est languissant à souhait à tel point que j’avais du mal à poursuivre ma lecture, me sentant moi aussi paresseuse à continuer.
On pouvait penser que l’analyse psychologique ou des sentiments, comme la pratiquent si bien une Edith Wharton ou une Jane Austen, aurait pu permettre une lecture plus intéressante, mais Elizabeth Bowen, dans ce roman-ci du moins et d’après moi, ne parvient pas à rendre les tourments de ses héroïnes clairs et pertinents. Je n’ai pas compris ses héroïnes, je n’ai pas compris leur histoire d’amour, et même leur amitié ne me semble pas si bien rendue que cela alors que la quatrième de couverture semble en faire un ressort essentiel. Bref, il semble que je sois passée totalement à côté.
Pourtant, je dois reconnaître qu’il se dégage de ce roman une atmosphère quelque peu envoutante qui justifie sans doute le fait que, finalement, je sois parvenue à la fin du roman. Mais ce dernier aurait très bien pu être allégé d’une bonne centaine de pages pour le rendre plus dynamique.
Roman lu dans le cadre du Mois Irlandais,du Challenge PAL Express et du Challenge ABC Babelio.
PAL Express : -9
Titine
/ juin 22, 2012J’avais bien aimé ce roman de Elizabeth Bowen, surtout pour ce qui concerne la condition des femmes. Mais je n’ai pas toujours accroché à son oeuvre. « Les petites filles » m’avait laissé totalement indifférente. Il y a beaucoup de distance dans le style de Bowen, c’est peut-être pour ça que l’empathie ne fonctionne pas tant que ça.
George
/ juin 22, 2012Je trouve que Bowen est dans l’ébauche, elle aborde des thèmes intéressants mais je trouve qu’elle ne va pas au fond, alors peut-être effectivement est-ce dû à cette distance stylistique dont tu parles. Il faudra que j’essaie un autre roman d’elle qui est dans ma PAL : « Un monde d’amour » que j’avais noté sur plusieurs blogs, pour me faire une autre opinion peut-être.
akinaceline
/ juin 22, 2012C’est aussi Les petites filles que j’avais essayé de lire, et abandonné au bout de 60 pages si j’en crois mon blog.
Rien dans ce livre, ni le style, ni l’histoire, ni les personnages, ne me donnait envie de continuer. J’ai l’impression de lire du sous Virginia Woolf, sans style et sans la délicieuse humanité des personnages de Woolf.
les Livres de George
/ juin 22, 2012Pour « les petites filles », ma mère avait commencé à le lire et m’avait qu’elle n’avait pas accroché non plus, donc apparemment c’est le roman à éviter 😉 ! Effectivement on est en dessous de Woolf aussi !
liligalipette
/ juin 22, 2012Trop de « trop peu » dans ce roman… On en parlera demain ! 🙂
George
/ juin 22, 2012Je pense que la discussion sera animée !
valou
/ juin 22, 2012mouais bon, si je ne m’arrête pas sur l’avis d’une personne en général…celui-ci comporte trop de « mais », « moins »….pour que je lui accorde le bénéfice du doute…je vais de ce pas retrouver mon O’Connor … 😉
George
/ juin 22, 2012Ce n’est pas un roman essentiel, je pensais retrouver un peu l’ambiance de Wharton mais pas du tout.
Chaplum (@chaplum)
/ juin 22, 2012Mince mince, j’ai « Les petites filles » dans ma PAL et ton avis plus ce qu’en dit Titine me fait très peur !!!
George
/ juin 22, 2012Visiblement c’est risqué 😉 !
Violette
/ juin 22, 2012J’ai un souvenir très flou de cette lecture (il y a quelques années déjà) mais bon!
J’adore cette collection de toute façon…
Sharon
/ juin 22, 2012J’ai du mal avec les romans d’Elisabeth Bowen. Déjà, j’ai peiné à terminer Sept hivers à Dublin, et encore plus à écrire le billet, alors j’attendrai avant de lire un roman entier.
George
/ juin 22, 2012c’était le premier que je lisais, je me suis rendue compte que j’en avais encore 3 dans ma PAL ils vont sans doute attendre encore un peu avant de sortir !
Missbouquinaix
/ juin 22, 2012Reblogged this on Le Blog des Livres qui Rêvent ….
Maeve
/ juin 22, 2012J’avais assez bien aimé ce livre, si je me rappelle bien, malgré, effectivement, quelques longueurs parfois. La fin m’avait surprise !
les Livres de George
/ juin 22, 2012C’est vrai que la fin est assez étrange, je ne m’imaginais pas une fin comme cela !
Syl.
/ juin 22, 2012Ah ! c’est le fameux livre que tu disais peiner… bon, ben, je passe. Pas trop envie.
armelle
/ juin 22, 2012que cela donne envie de lire! j’espre que le mien aussi:
http://petits-livres-entre-amis.overblog.com/
Will
/ juin 23, 2012Que fais je? Je le note ou pas. Ton avis me ferai pencher vers le bord négatif…mais j’avais bien aimé « Dernier automne » de cet auteur, roman j’ai lu en septembre, l’année dernière.
Allez, je m’abstiens de le noter…on verra, si un jour ce roman croise ma route à tout petit prix dans une brocante, peut être, je me laisserai tenter.
lilas
/ juin 25, 2012J’attendais beaucoup de ce roman au vu de la quatrième de couverture mais j’ai vite abandonné, je n’ai pas du tout accroché.
les Livres de George
/ juin 25, 2012La 4ème de couverture est très trompeuse, et c’est aussi elle qui m’a trompée !