« La Pluie avant qu’elle tombe » Jonathan Coe

Il y a un peu plus de quatre ans, j’ai découvert Jonathan Coe grâce à son roman Testament à l’anglaise. J’avais aimé ce monde créé, ce personnage d’écrivain, mais j’avoue que la densité du récit, et notamment les nombreuses allusions à la politique britannique m’avaient souvent laissée sur la route. Pourtant le style m’avait beaucoup plu et c’est sans doute grâce à lui que j’avais dépassé les quelques moments d’ennui …. c’est pour cela que je voulais revenir à cet auteur dont trois de ses romans sommeillent dans ma PAL.

La lecture commune proposée par Restling (entre autres) et le Challenge Jonathan Coe ont donc été un bon prétexte pour lire un nouveau roman de cet auteur.

La Pluie avant qu’elle tombe est un roman paru l’an dernier, je l’ai souvent croisé en librairie, lu la 4ème de couv. et pourtant, je ne sais pas pourquoi, je ne parvenais jamais à me souvenir du sujet de ce roman. La couverture me poussait à imaginer une histoire totalement différente de ce qu’elle est…aussi je fus saisie dès les premières pages. J’ai retrouvé le style fluide de Jonathan Coe, cette façon de plonger le lecteur dans son univers.

L’histoire met en scène plusieurs femmes, les hommes sont quasiment absents, ou quand ils sont présents n’ont pas le meilleur rôle. C’est un roman de femmes écrit par un homme, et c’est magique.

A travers quatre générations de femmes, Jonathan Coe raconte la filiation, la relation mère-fille, la difficulté de vivre quand on est rejeté par sa mère. Récit sensible, intelligent, original, mettant en scène des personnages surprenants. Cette Rosamond, sorte de grand-mère indigne, m’a enthousiasmée, son récit, motivé par 20 photos qu’elle décrit, est juste et souvent très émouvant sans jamais tomber dans le pathos.

Je revois Thea fronçant les sourcils en méditant ces paroles, et puis elle a proclamé : « Eh bien moi, j’aime la pluie avant qu’elle tombe. » (p.164)

Ivy (la grand-mère), Beatrix (la mère), Thea (la fille) puis Imogen (la petite-fille) sont évoquées par Rosamond qui les a toutes suivies au cours de sa vie. Rosamond, à travers son récit, raconte cette difficile filiation, le poids des atavismes familiaux, la répétition des situations et des drames… c’est un roman familial, oui, mais vu du côté des femmes, des mères avec leur fille, un roman sur la difficulté parfois d’être mère quand on a été une fille mal aimée. C’est aussi un roman sur  les rencontres loupées, sur ce qui aurait pu avoir lieu et qui n’a pas eu lieu, sur… précisément « la pluie avant qu’elle tombe »…

Juste un tout petit bémol pour la fin qui m’a un peu déçue, mais tout le roman est tellement magnifique que ce bémol est bien insignifiant.

Allez voir les avis de : Restling, Chaplum, Nickie ; Emilie ; Hataway ; Karine:) si elle a le temps ; Soie

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41 Commentaires

  1. oh c’est drôle ! je suis justement en train de le lire et je me régale.

    seul bémol : j’ai une impression de « déja lu » en le lisant… peut-être l’ai-je déjà commencé puis laissé tomber ? M’en souviens plus !

    en tout cas, pour le moment, c’est que du bonheur (triste, évidemment).

    BM

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    • leslivresdegeorgesandetmoi

       /  septembre 15, 2010

      Tu verras tout le roman est bien… il reste très présent dans ma tête !!!

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  2. Surprise ! Je viens de lire ce livre de Jonathan Coe – une magnifique découverte. Je faisais des recherches sur l’auteur et je suis tombée sur votre article !

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    • Magnifique roman oui ! tous les chemins mènent à George 😉 !

      *Anne-Claire / George*

      *https://leslivresdegeorgesandetmoi.wordpress.com *20 rue Simone Bigot 94500 Champigny-Sur-Marne

      Réponse
  1. >Etat des lieux chez COE « Des Livres à Pleines Dents

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