« Northanger abbey » le film !

Ne voulant pas refaire la même erreur que pour Raison et sentiments, mon DVD de Northanger Abbey (réalisé par Jon Jones, 2007) attendait sagement sous son célophane que j’ai achevé ma lecture du roman. En ce début d’après-midi, blottie sur mon canapé avec une tasse de maté vert bio à portée de main, j’ai donc inséré mon DVD dans mon lecteur!

Ayant fini le roman ce matin, le fait de voir le film juste quelques heures plus tard fut délectable. J’ai pu en voir les similitudes, mais surtout les modifications, les adaptations nécessaires (ou pas) au film.

Celui-ci ramasse l’intrigue. Le personnage d’Isabella est plus ouvertement perfide que dans le roman, la partie à Bath, pour être bien rendue est cependant abrégée, et l’on distingue d’entrée les « bons » et les « méchants ». Contrairement au roman le film interprète clairement. Si l’intrigue de Jane Austen, est relativement bien respectée malgré les adaptations, le spectateur a une perception claire des personnages, et de leurs intentions, ce qui n’est pas le cas dans le roman où ceux-ci sont perçus à travers les yeux et la pensée de Catherine, celle-ci découvrant petit à petit le caractère de ceux qu’elle croyait ses amis. Dans le même genre, les délicatesses du général Tilney, sont dés le début clairement explicitées, alors que dans le roman, celles-ci ne le sont qu’à la fin du roman.

Le choix du casting correspond relativement bien à l’idée que je me faisais des personnages du roman. Félicity Jones dans le rôle de Catherine Morland est parfaite d’innocence et de candeur. JJ. Feild dans le rôle de M. Tilney, sans être d’une beauté renversante, a une charme certain et très fidèle, me semble-t-il, au personnage d’Austen. Sa soeur, Mlle Tilney, m’est apparue plus âgée dans le film que dans le roman, mais finalement ceci ne m’a guère gênée, je trouve d’ailleurs que l’actrice, Catherine Walker, incarne Eléonore Tilney, dans sa sagesse.

Les références aux romans gothiques sont fréquents, même si le film se cantonne aux Mystère d’Udolpho et au Moine de Lewis, ce dernier pourtant beaucoup moins cité dans le roman de Jane Austen. Elles ponctuent le film. La lecture de ces romans par Catherine est rendue par des scènes de rêves dans lesquels la jeune fille se prend pour une héroïne de roman gothique. Procédé comme un autre qui, s’il fonctionne une ou deux fois, est un peu trop répété me semble-t-il.

Dans l’ensemble, c’est un film agréable, qui ne rend cependant pas toute la puissance du roman en restreignant l’intrigue mais n’est-ce pas nécessaire pour un film ?

Publié par les Livres de George le décembre 15, 2009

https://leslivresdegeorgesandetmoi.wordpress.com/2009/12/15/northanger-abbey-le-film/